Des médecins américains ont traité pour la première fois un patient avec des cellules souches embryonnaires humaines
Cette première mondiale a été réalisée dans le cadre d'un essai clinique approuvé par les autorités, a annoncé lundi la firme de biotechnologie Geron Corporation.
Objectif de cet essai: évaluer la sûreté et la tolérance à ces cellules dérivées de cellules souches embryonnaires chez des patients paralysés après une blessure à la moelle épinière.
Les participants à cette étude clinique doivent avoir subi leur blessure récemment et recevoir ces cellules dites GRNOPC1 dans une période de moins de 14 jours, précise Geron.
La premier patient a été sélectionné dans le centre Shepherd de réhabilitation et de recherche de blessures de la moelle épinière et du cerveau à Atlanta (Géorgie, sud-est).
"Quand nous avons commencé à travailler sur ce projet en 1999, beaucoup prédisaient plusieurs décennies avant que ces thérapies cellulaires soient approuvées pour des essais cliniques chez des humains", a rappelé le Dr Okarma, PDG de Geron.
L'autorité fédérale des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA) avait donné son feu vert à Geron pour mener de tels essais en janvier 2009.
L'objectif de l'essai GRNOPC1 est d'injecter sur des volontaires paralysés des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires humaines (GRNOPC1) dans l'espoir qu'elle puissent régénérer les cellules nerveuses endommagées et, potentiellement, permettre à la personne paralysée de retrouver la sensibilité et la faculté de mouvement.
Le plus grand défi pour les chercheurs est d'obtenir que ces cellules souches "se différencient" pour devenir les cellules qu'ils souhaitent obtenir, sans prendre le risque de se transformer en cellules indésirables comme des tumeurs cancéreuses.
Les cellules souches embryonnaires humaines ont été isolées aux Etats-Unis il y a seulement une dizaine d'années. Certaines des cellules humaines sont dites "souches", parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres, avec la capacité de se reproduire à vie sans se modifier.
Schématiquement, on distingue les cellules souches embryonnaires et les cellules souches adultes.
La recherche et l'utilisation des cellules souches embryonnaires est controversée car elles sont prélevées sur l'embryon humain, au premier stade de son développement (à l'âge de 5, 6 jours lorsqu'il est à l'état de blastocyte), entraînant sa destruction.
Des groupes religieux et des hommes politiques conservateurs s'y opposent.
Une action en justice avait abouti en août à la décision d'un juge fédéral de geler les fonds fédéraux américains alloués à la recherche sur ces cellules. Toutefois, cette décision a été suspendue début octobre permettant la poursuite de ces travaux le temps que la cour d'appel statue.
Ce problème pourrait être contourné grâce à une nouvelle méthode dévoilée fin septembre et jugée prometteuse pour reprogrammer des cellules souches humaines adultes (de l'épiderme) qui sont identiques aux cellules embryonnaires, selon des chercheurs.
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