Des intellectuels saoudiens ont lancé un appel sur internet pour l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle"
Une centaine d'intellectuels affirment que les soulèvements en Tunisie et en Egypte imposent de déployer un maximum d'efforts pour mener des réformes avant que la situation ne se dégrade" dans le royaume.
L'Arabie saoudite a organisé en 2005 les premières élections municipales partielles de l'histoire du pays.
Les femmes ont été exclues de ces élections.
Le gouvernement a prolongé en 2009 de deux ans le mandat des conseils municipaux, reportant des élections qui devaient se tenir cette année-là.
Quelque 132 signataires de l'appel, réclament outre l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle" en Arabie saoudite -qui est une monarchie absolue-, "la séparation des pouvoirs" et l'adoption d'une Constitution dans un pays qui ne dispose que d'une Loi fondamentale.
Ils réclament également "l'élection au suffrage universel du Majlis al-Choura", le conseil législatif dont les membres sont nommés, et le droit de vote et d'éligibilité pour les femmes.
L'appel demande en outre "d'accorder aux femmes le droit au travail, à l'éducation, à la propriété et à la participation à la vie publique".
En Arabie saoudite, une femme n'a pas le droit de travailler, de se marier ou de voyager sans l'autorisation de son gardien légal, un membre masculin de la famille.
Des demandes transmises au roi
Le texte appelle également à interdire "toute discrimination confessionnelle, tribale, régionale ou raciale", dans un pays où selon Human Rights Watch, les chiites, qui constituent environ 10% de la population saoudienne, sont notamment victimes de discrimination.
"Ces demandes vont être prochainement présentées au roi Abdallah", a déclaré à l'AFP l'universitaire Khaled al-Dakhil, l'un des signataires de l'appel, aux côtés d'autres intellectuels de renom, dont des journalistes et des écrivains, ainsi que des militants des droits de l'Homme.
Malgré ses 86 ans, le roi Abdallah est perçu comme un réformateur, même s'il est extrêmement prudent dans ses tentatives de moderniser une société ultra-conservatrice.
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