Les combats contre les djhadistesmaliens ont débuté il y a trois mois. Et maintenant ? Le Parlement doit seprononcer ce lundi sur la prolongation de l'opération militaire française auMali.Ce débat est prévu par la loi. Au-delà de trois mois d'intervention militaire française àl'étranger, il doit y avoir l'approbation du Parlement pour continuer. Le vote desparlementaires ne devrait pas réserver de surprise, députés et sénateurs ayantjusqu'à présent soutenu massivement l'intervention.DispositifallégéLors de sondéplacement à Bamako en février, François Hollande avait déclaré que la France "resteraitle temps qu'il faudrait".Vendredidernier, le président de la République a répété que le retrait serait "progressif "en "fonction de la situation "."Dès lors que nousavons libéré l'ensemble du territoire, sécurisé la totalité des villes, nousn'avons plus à avoir la même présence (...) En même temps, nous devons nousassurer que les troupes - africaines notamment - vont avoir la mêmeefficacité", ce qui "prendra du temps" (François Hollande)Depuismi-avril, les militaires français quittent petit à petit le Mali. Les premiers soldats sont rentrés en France le 11 avril. Ilreste moins 4.000 hommes sur place.Cinq avionsde chasse, Rafale et Mirage 2000D ont également été désengagés.Selon le calendrier fixé par le gouvernement, les effectifs français devraientêtre ramenés à 2.000 hommes en juillet à un millier fin 2013, pour une duréeindéterminée.Ces derniers hommes passeront le relais forcede l'ONU au Mali, la Minusma. "Nous avons convenu que,désormais, c'était aux Nations Unies, dans le cadre d'une opération de maintiende la paix, de faire en sorte que le Mali puisse non seulement retrouver sasouveraineté, c'est fait, son intégrité, sa sécurité, mais assurer son avenirpour les prochains mois ", a déclaré François Hollande lors d'unerencontre avec le président Ethiopien la semaine dernière.> A revoir VIDEOS | Les reportages de nos envoyés spéciaux au Mali Difficile réconciliationLe président par intérim, Dioncounda Traoré, a promis la tenue d'une électionprésidentielle. La date n'a pas été fixée mais la France et la communautéinternationale lui mettent la pression pour qu'elle ait lieu en juillet.Un rapport de la commission dela Défense et des Affaires étrangères du Sénat, estime qu'il est urgent de "consoliderd'urgence le processus de réconciliation malien ". Mais, les sénateursJean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher écrivent que "ledialogue avec le nord, qui n'a pas commencé, est le nœud gordien de la reconstructionde l'Etat et de la refondation politique du Mali ".Selon eux, la volonté deréconciliation des Maliens n'est pas pas avérée. Une commission nationale "dialogueet réconciliation" a récemment était crééepar décret."Jene vois pas de volonté des Maliens de s'investir pour reprendre le contrôle deleur pays" (Axel Poniatowski)Pour AxelPoniatowski, vice-président UMP de la commission des Affaires étrangères à l'Assembléenationale, la France ne va pas pouvoir partir tout de suite. Il s'abstiendra devoter ce lundi mais confie qu'il n'était pas, à la base, en faveur d'une "interventionterrestre" des forces françaises. Il se serait contenté d'uneintervention "aérienne". Il estime lui aussi ne pas voir de "volonté des Maliens de s'investir pour reprendre le contrôlede leur pays ". Aujourd'hui, le Mali "ne fonctionne et ne résiste "selon lui, que "grâce à la présence des Français ".Peu derespect des droits de l'HommeDans une tribuneécrite ce lundi sur Le Monde.fr , Jean-Marie Fardeau, ledirecteur d'Human Rights Watch France, parle de son récent déplacement au Mali.Il a tenté de dresser un premier bilan de cette guerre en matière de respect des droitshumains.Il racontequ'un entre le sud du Mali et le nord, "un no man's land s'estcréé en matière d'Etat de droit et de protection des civils ",expliquant, "les forces de police et de gendarmerie sont,elles, encore peu présentes, sauf dans les villes de Tombouctou, Gao ouDouentza. La justice estabsente : le procureur de la République le plus au nord du pays ne se trouvequ'à Mopti ".Selon lui, une vingtaine d'exécutions extrajudiciaires, unetrentaine d'arrestations "arbitraires" et plusieurs cas d'actes detortures on été observés.Sur leterrain, l'armée continue ses opérationsLesmilitaires français poursuivent en ce moment leurs opérations dans le nord contreles groupes islamistes qui occupent cette zone. Ils se trouvent notamment dansla région de Gao. Selon l'Etat-major, ce sont surtout des opérations de "sécurisationdes zones reprises " : Gao, Tombouctou et Kidal, qui étaient aux mains des djihadistes.