Cet article date de plus de douze ans.

Défaite de Romney : quel avenir pour le parti républicain ?

Mitt Romney a perdu sa bataille pour la Maison-Blanche. Le parti républicain devra tirer un bilan critique de sa campagne. Quelle stratégie pour la prochaine présidentielle ? Une guerre de courants entre l'aile modérée et la droite dure devrait avoir lieu.
Article rédigé par Thibaut Mougin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Reuters)

De toutes
leurs forces, les militants républicains se sont battus pour faire pencher les
9 "swing states" du côté de la droite. Visiblement fatigué et déçu,
Mitt Romney a aussi considéré " avoir tout donné " dans cette
course à la Maison-Blanche.

Peine perdue, les Etats indécis ont apporté leurs
voix aux démocrates, en accordant à nouveau leur confiance à Barack Obama
. Etat-clé, l'Ohio
n'a pas basculé côté républicain. Jamais dans l'histoire, un candidat
républicain n'a pu gagner sans rafler les grands électeurs de cet état.

Un repositionnement
logique aux extrêmes ?

Les militants républicains ont déjà commencé une thérapie de groupe pour mettre en lumière ce
qui n'a pas marché.*** D'après Mike
Murphy, un des consultants du parti républicain, il faut s'attendre à une
" ambiance de guerre "* au sein de la direction dans les prochains
mois.

Et si la ligne directrice plutôt centriste de Romney avait causé la perte
des républicains dans cette élection ? Certains militants, après un
rapide examen de conscience, reprochent déjà au candidat son " recentrage " et son "manque de conservatisme " : comprendre par là son
manque d'attaches avec l'aile dure du parti comme le Tea Party. C'est
l'analyse défendue mercredi matin sur France Info par le journaliste américain John
R MacArthur, directeur du Harper's magazine et auteur du livre "L'illusion
Obama"

 

Partisans du centre contre radicaux

Après sa victoire, Barack Obama a tendu une main à Mitt
Romney, sans doute dans l'intérêt général. Après la très rude campagne des
républicains, après la défaite, la donne a changé. D'après le journaliste
américain John R. MacArthur, le centre névralgique du parti républicain ne
serait plus au centre. Mais de plus en plus à ses extrêmes. Le Tea Party
devient de fait un interlocuteur pour le camp démocrate. Ce mouvement radical va
chercher à prendre de plus en plus de place.

Le colistier de Romney, Paul Ryan, était la caution radicale pour une partie des républicains. Depuis plusieurs années, il cherchait l'adoubement du Tea Party et sa présence dans le ticket présidentiel aurait pu garantir un accès direct de l'aile droite au bureau oval de Washington. Nul doute, que Paul Ryan espère se faire une place dans la prochaine direction du Parti républicain.

Mais il devra compter sur Jeb Bush, le petit frère de George W Bush. Ce dernier se verrait bien aussi avoir un destin national. Après la défaite de Romney, il pourrait vouloir prendre la place du leader du courant modéré des républicains. 

Attirer les minorités pour renouveler l'électorat

Dans son processus de rénovation, l'aile modérée pourrait jouer une carte importante : celle d'attirer les minorités ethniques comme les hispaniques ou encore les asiatiques massivement acquis à la cause des démocrates. En effet, le bastion électoral des blancs, seniors et ruraux pour les républicains commence à décliner. Pire certains républicains sont persuadés que leur parti pourrait disparaître si la base militante n'était pas renouvelée par les minorités ethniques. Les hispaniques représentent pour l'instant seulement 10% de l'électorat républicain.

"Les républicains ont fait un travail pathétique pour attirer les gens de couleur, c'est une chose sur laquelle il faut qu'on travaille" Mike Huckabee, candidat à la primaire républicaine de 2008

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.