Début du procès des responsables de la mort de l'étudiante violée et agressée en Inde
"Nous avons décidé qu'aucun avocat ne se présentera
pour défendre les accusés du viol, parce que ce serait immoral de défendre
l'affaire " : selon cet avocat membre du Barreau du district de
Saket, les 2.500 avocats enregistrés auprès du tribunal ont décidé de "rester
à l'écart " pour assurer une "justice rapide ",
signifiant ainsi que les avocats des suspects devront être commis d'office. La
première audience du tribunal du district de Saket, situé dans le sud de la
capitale fédérale, devrait s'ouvrir jeudi sur la présentation du rapport de 1.000
pages dressé par la police, qui met en cause les six personnes arrêtées après
la violente agression survenue dans un bus à New Delhi le 16 décembre.
Le sixième agresseur présumé n'aurait que 17 ans
Cinq d'entre eux seront jugés pour meurtre et viol, des
crimes pour lesquels ils encourent la peine de mort s'ils s'avéraient coupables,
même si elle est rarement effectivement appliquée en Inde. Pour autant, vu l'émoi
qu'a suscité la mort de la jeune femme de 23 ans parmi la population indienne,
il est probable que la justice ne soit pas particulièrement clémente. Le
sixième agresseur présumé, lui, devrait être jugé par un tribunal pour enfants :
il n'aurait que 17 ans mais des examens osseux ont été réalisés pour vérifier son
âge.
Agressée avec une barre de fer, violée, jetée hors d'un bus
Violée à plusieurs reprises, agressée sexuellement avec une
barre de fer rouillée, l'étudiante de 23 ans a ensuite été jetée hors du véhicule
avec son compagnon. Elle est décédée samedi à l'hôpital de Singapour où elle
avait été transférée dans un état critique après trois interventions
chirurgicales. Elle présentait notamment d'importantes lésions à l'intestin et
au cerveau et avait fait un arrêt cardiaque.
La nature particulièrement violente de cette attaque a fait
exploser la colère jusque-là contenue en Inde contre les agressions et viols
commis en toute impunité dans ce pays, réputé comme l'un des plus dangereux au monde pour les femmes. En
2008, des avocats avaient également refusé de défendre le seul membre survivant
du commando islamiste responsable des attentats de Bombay, qui avaient fait 166
morts.
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