De nouvelles manifestations contre le gouvernement provisoire tunisien ont eu lieu lundi à Tunis
La police a dispersé avec du gaz lacrymogène des manifestants dans le centre de la capitale, qui exigeaient la démission du gouvernement.
Une autre manifestation anti-gouvernementale s'est déroulée sans incident devant le Palais de Justice, près de la Kasbah, qui avait abrité de longs sit-in dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali.
Une marche syndicale autorisée a également eu lieu dans la capitale.
Quels que soient l'endroit, les protestataires ont exprimé leur colère contre les autorités de transition, certains appelant à la chute du gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation au coeur de Tunis, au moment où la marche de protestation autorisée rassemblait sans incident quelque 2.000 Tunisiens à l'appel de l'Union générale tunisienne de travail (UGTT, centrale syndicale unique sous Ben Ali).
La police anti-émeute a encore chargé des manifestants qui tentaient de se regrouper sur l'Avenue de Carthage, dans le centre de la capitale, dans l'après-midi. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Hichem Meddeb a indiqué à l'AFP que la police avait chargé "lorsqu'un des manifestants a jeté une bombe
lacrymogène en leur direction".
Des colonnes de fumée se sont élevées de la place Ibn Khaldoun, devant la cathédrale jusqu'à la porte de France, à l'entrée de la Médina, alors que des manifestants criaient "nouvelle révolution", "ministère de l'Intérieur terroriste", "le peuple veut la chute du système", "fidèles à l'âme de nos martyrs".
Repoussés sur la place d'accès à la Médina, des jeunes manifestants se sont heurtés à la police jetant des projectiles de toutes sortes. Des commerçants et marchands ambulants ont rapidement déserté les lieux.
En revanche, la marche pacifique à l'appel de l'UGTT sous le slogan : "fidèles aux âmes des martyrs et pour la réalisation des objectifs de la révolution" s'est déroulée sans incident. Des représentants du parti islamiste Ennahda et d'autres formations
politiques ont participé à cette marche, y compris d'anciens membres du gouvernement de transition.
Lors du soulèvement du 14 janvier qui balayé le régime de Ben Ali après 23 ans de pouvoir sans partage, l'UGTT avait joué un rôle de premier plan. Certains de ses dirigeants se sont joints brièvement au gouvernement de transition, mais la centrale se pose désormais en gardien contre "toute récupération du mouvement révolutionnaire".
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