Damas : combats proches du siège du gouvernement, les habitants fuient
"Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations mais depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes " indique une source de sécurité dans la capitale syrienne. "Ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivrent pendant les prochaines 48 heures pour nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan ", mois de jeûne musulman qui commence vendredi, a précisé cette source.
Le ton est donné. Et la fuite s'organise. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), un mouvement d'exode de "centaines de personnes " a été observé jeudi matin dans plusieurs quartiers. Dans le même temps de violents combats ont éclaté près du siège du gouvernement. Certains habitants craignent l'utilisation d'armes chimiques.
Plus de 200 morts mercredi
Un nouveau bilan fait état de plus de 200 morts mercredi en Syrie, dont 38 à Damas, selon une ONG. Les morts dans la capitale ont péri dans des tirs et des bombardements dans les
quartiers de Qaboun (est), de Kafar Soussé (sud-ouest) et Qadam (sud),
mais aussi sous les balles de tireurs embusqués et dans des combats à
Roukneddine (nord) et Hajar el-Aswad (sud).
Mercredi la ville a été frappée par un attentat sans précédent, entraînant la riposte du régime. Des versions contradictoires circulent sur le modus operandi de l'attentat.
Une première source de sécurité a indiqué que le garde du corps d'un
participant à la réunion avait fait exploser sa ceinture d'explosifs.
Une seconde a parlé d'une mallette remplie d'explosifs introduite par un
garde du corps qui avait réussi à quitter la salle puis à actionner la
bombe.
Quelques heures avant un vote à l'ONU
Jeudi matin Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, a exprimé son
inquiétude face à l'intensification des violences en Syrie et a "fermement "
condamné l'attentat à Damas.
Le vote initialement prévu mercredi à l'ONU a été reporté à jeudi matin à la demande de l'émissaire Kofi Annan qui espère encore un compromis avec Moscou, selon des diplomates. Mais les occidentaux n'attendent rien de nouveau de la part de la Russie, qui devrait s'opposer au projet de résolution prévoyant des sanctions, tout comme la Chine.
Ce projet de résolution est placé sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui permet au Conseil de sécurité d'imposer des
mesures coercitives (sanctions économiques et diplomatiques,
recours à la force).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.