Crash de la Malaysia en Ukraine : un an après, où en est l'enquête ?
Ce sont quelque 2.000 proches de victimes qui sont réunis aux Pays-Bas vendredi pour une cérémonie privée d'hommage aux victimes du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu il y a un an au dessus de l'est de l'Ukraine. La plupart des 298 victimes étant hollandaises, les drapeaux seront en berne et le Premier ministre assistera aux cérémonies.
"Tout tentative de saper ce processus priverait les victimes du droit à la justice et ne saurait être tolérée"
Un an après, aucun responsable du tir qui a touché le Boeing 777 n'est officiellement identifié. Les séparatistes prorusses, appuyés par Moscou, et les Ukrainiens s'accusent toujours mutuellement. Constatant que l'enquête piétine, Londres, qui avait 10 ressortissants à bord, plaide pour la mise en place d'un tribunal international, se rangeant aux côtés des Pays-bas et de la Malaisie, qui ont déjà demandé la mise en place d'une telle institution. "Tout tentative de saper ce processus priverait les victimes du droit à la justice et ne saurait être tolérée ", a lancé le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond. Mais la Russie n'a pas attendu que Londres s'en mêle et Vladimir Poutine a déjà jugé "contre-productif " la constitution d'un tribunal international.
Missile russe ou ukrainien ?
Une différence de points de vue qui illustre les divergences de versions entre Russes et Occidentaux. Divergences encore approfondies par la situation diplomatique tendue. Les cinq pays qui ont constitué un groupe d'enquête (Pays-Bas, Malaisie, Australie, Belgique et Ukraine) ont rapidement établi que l'appareil avait été abattu. La Russie a fait le même constat. Mais les deux parties ne sont pas d'accord sur les responsables.
Les Occidentaux et l'Ukraine accusent les séparatistes prorusses du Donbass qui auraient utilisé un système de missile sol-air assez sophistiqué, le BUK. L'enquête actuelle montre que la destruction du Boeing correspond à la façon dont le BUK fonctionne, en explosant juste avant de percuter sa cible. Des témoignages recueillis par la presse font état de la présence d'un lanceur de missiles de ce type dans la zone le jour du crash. L'identité des opérateurs qui auraient tiré ce missile n'a pas été établie : séparatistes ayant pris un engin à l'armée ukrainienne ou soldats russes "prêtés" par Moscou avec leur système d'armes ? La Russie nie toute implication et assure n'avoir jamais fourni de lance-missiles BUK, un armement lourd, aux rebelles du Donbass. Là encore, des enquêtes journalistiques montrent le contraire.
Les Russes pour leur part accusent Kiev. Tout d'abord d'être responsable de l'escalade militaire qui a eu lieu à cette époque. Dans un premier temps, ils ont ciblé l'aviation ukrainienne, estimant avoir des données satellite qui montraient la présence d'un avion de chasse dans le secteur. Données qu'a infirmé le rapport d'enquête du groupe des cinq pays, qui n'a vu aucun appareil dans un rayon de 30 km. Les Russes ont donc fini par admettre que c'était bien un missile BUK qui a abattu l'appareil mais que ce missile n'a pas été tiré des lignes séparatistes. Ils accusent maintenant l'armée ukrainienne, qui dispose elle-aussi de missiles BUK.
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