Corne de l'Afrique: deux régions de Somalie déclarées en état de famine
Selon les Nations Unies, la famine touche 350.000 personnes dans les régions de Bakool et de Lower Shabelle dans le sud du pays: le taux de malnutrition aigüe y est supérieur à 30% et sur une population de 10.000 individus, six enfants décèdent chaque jour.
Mark Bowden, coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Somalie a assuré que "*si nous n'agissons pas maintenant, la famine va s'étendre à toutes les huit régions du sud de la Somalie dans les deux mois à venir, en raison de mauvaises récoltes et de l'apparition de maladies infectieuses".
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Près de la moitié des Somaliens, soit 3,7 millions de personnes sont en situation de crise estime l'ONU pour qui les conditions actuelles sont équivalentes ou plus graves que celles qui ont touché le Niger en 2005, l'Éthiopie en 2001 ou le Soudan en 1998. Au total, plus de 10 millions de personnes seraient concernées dans la Corne de l'Afrique et la sécheresse actuelle sera la pire depuis des décennies.
La FAO, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, a demandé une rallonge de 120 millions de dollars pour pouvoir faire face à la situation dans la région. 70 millions de dollars sont nécessaires pour la Somalie, les 50 autres sont destinés à l'Ethiopie, le Kenya, Djibouti et l'Ouganda.
Autre problème récurrent de la région, les conflits incessants aggravent la famine. Les insurgés islamistes shebab, affiliés à Al-Quaïda, et qui contrôlent le sud et le centre du pays ont de nouveau fait appel aux humanitaires qu'ils avaient pourtant poussé vers la sortie en 2009."Des incidents comme des pillages et des attaques ne sont pas exceptionnels, donc nous nous attendons à ce que toute opération à grande échelle dans ces zones soit très dangereuse et très risquée " a estimé pour sa part Josette Shereran, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial.
L'organisation avait quitté en 2010 ces zones contrôlées par les shebab. En cause: les menaces pesant sur la vie de ses équipes et l'imposition de conditions de travail inacceptables ,
comme par exemple l'imposition de taxes informelles et l'interdiction faîte aux femmes de travailler sur place.
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