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Sommet Kim-Trump : à Pyongyang, la détente en cours fascine les Nord-Coréens

Lors du premier sommet de l’histoire des États-Unis et la Corée du Nord, les deux pays discuteront dénucléarisation et la fin officielle de la guerre de Corée. 

Article rédigé par Frédéric Ojardias
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des habitants de Pyongyang regardent la télévision d'Etat lorsque Kim Jong-un annonce qu'il entend cesser ses tests de tirs de missiles et son programme nucléaire, le 21 avril 2018. (KIM WON-JIN / AFP)

Mardi 12 juin aura lieu à Singapour la rencontre très attendue entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Lors de ce sommet, le tout premier de l’histoire des États-Unis et de la Corée du Nord, les deux hommes discuteront dénucléarisation et fin officielle de la guerre de Corée. En Corée du Nord, les médias officiels ont largement couvert les deux sommets de Kim Jong-un avec le président sud-coréen, ainsi que la visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Pyongyang, ce qui soulève l’intérêt intense de la population. La détente amorcée en janvier fascine en effet les Nord-Coréens.

"Ils n’arrivaient pas à y croire !"

"Les Nord-Coréens que j'ai rencontrés semblent penser qu'organiser ces sommets est une bonne décision, rapporte Ian Bennett, de l’ONG d’aide au développement Choson Exchange, de retour de d’un séjour à Pyongyang. Quand la visite à Pyongyang de Mike Pompeo a été annoncée, j'ai vu les gens s'amasser en grand nombre devant les journaux et les photos de la rencontre. Ils n’arrivaient pas à y croire !" "Parce que c’est nouveau, continue l'historien. La dernière visite de cette ampleur était celle de l’ex-secrétaire d’État Madeleine Albright en 2000..."

Les Nord-Coréens ordinaires pensent qu'un véritable changement est en train de se produire, que tout ça, ce ne sont pas que des mots.

Ian Bennett / Choson Exchange

à franceinfo

Kang Mi-jin est une réfugiée nord-coréenne devenue journaliste pour le site Daily NK, basé à Séoul. Elle maintient un contact très régulier avec des sources en Corée du Nord et indique qu’après le premier sommet entre les deux Corées, beaucoup de Nord-Coréens se sont mis à espérer : "Ils espèrent une vie meilleure, explique-t-elle, et même une réunification. Si jamais le rapprochement se poursuit. Ils rêvent des choses positives comme cela. Moi-même, je veux être un peu optimiste. Parce que Kim Jong-un a pris des décisions vraiment sans précédent."

La classe moyenne rêve d'ouverture

Ian Bennett, de l’ONG Choson Exchange, organise à Pyongyang des séminaires sur le commerce et l’économie de marché. Y participent des petits entrepreneurs nord-coréens, une classe émergente qui rêve d’ouverture économique, selon lui : "Il y a au Nord une importante classe moyenne qui se développe, explique Ian Bennett. Et elle a besoin d’être écoutée. Si elle est en faveur du commerce, alors le régime le remarquera. Et si cette classe demande davantage d'investissements venus de l'étranger, ce sera pris en compte dans les décisions de son gouvernement."

Le président américain Donald Trump a d’ailleurs fait miroiter au régime investissements et essor économique, mais il en faudra sans doute davantage pour convaincre Kim Jong-un de renoncer au nucléaire.

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