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La Corée du Nord rompt les accords de non-agression avec Séoul

Pyongyang a réagi aux nouvelles sanctions adoptées à son encontre par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des militaires nord-coréens à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord, lors du discours d'un porte-parole de l'armée, le 7 mars 2013. (KNS / KCNA / AFP)

La Corée du Nord est passée aux mesures de représailles après les nouvelles sanctions à son encontre, adoptées jeudi 7 mars par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le Comité pour la réunification pacifique de la Corée (CPRK), l'organe nord-coréen chargé des relations avec le Sud, a annoncé, vendredi, la rupture des accords de non-agression avec Séoul. Explications. 

Pourquoi la Corée du Nord durcit le ton ? 

Pyongyang dénonce les nouvelles sanctions adoptées jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU en réaction à son troisième essai atomique du 12 février. Les mesures visant à "accentuer l'isolement" du régime communiste ont été votées à l'unanimité des 15 membres. La Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, s'est donc prononcée pour. La résolution 2094 s'efforce de tarir les sources de financement utilisées par Pyongyang pour nourrir ses ambitions militaires et balistiques. Elle s'ajoute à une série de sanctions prises à l'encontre du régime nord-coréen depuis son premier essai nucléaire en 2006.

Quelle est la position adoptée par Pyongyang ? 

Elle est très ferme. Dès lundi, le régime de Kim Jong-un a menacé de dénoncer l'accord d'armistice mettant fin à la guerre de Corée en 1953, brandi le spectre d'une "guerre thermonucléaire" et averti les Etats-Unis qu'ils s'exposaient à une "frappe nucléaire préventive".

Vendredi, le régime nord-coréen a encore fait monter la pression d'un cran, indiquant qu'il considérait désormais comme nuls et non avenus "tous les accords de non-agression entre le Nord et le Sud". Le principal date de 1991. Il engageait les deux pays à régler pacifiquement leurs différends et à éviter les confrontations militaires. La Corée du Nord "notifie également le Sud qu'il va couper immédiatement le téléphone rouge" mis en place entre les deux pays en 1971, précise le CPRK dans son communiqué transmis par l'agence nord-coréenne officielle. 

La rupture de ces accords est-elle inquiétante ? 

Elle révèle en tout cas une relation devenue électrique entre les deux Corées. "C'est sans doute la situation la plus dangereuse depuis la guerre de Corée", estime un chercheur du Sejong Institute, à Séoul.

Il faut dire que Pyongyang se montre jusqu'au-boutiste. L'armée "est prête à mener une guerre totale", a ainsi menacé le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. En réponse, la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, entrée en fonction il y a deux semaines, a promis de répondre "fermement" à toute provocation venue du Nord. Au milieu, la Chine tente de jouer les médiateurs : elle a appelé "au calme et à la retenue".

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