Corée du Nord - Corée du Sud : "J’évalue la situation comme étant au bord du précipice", s'inquiète un spécialiste

Kim Jong-un marque ouvertement une rupture avec les espoirs de réunification entre les deux Corées. Aucun signe de désescalade ne semble s'amorcer.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le leader nord-coréen Kim Jung Un lors d'une réunion politique en Corée du Nord samedi 28 février 2020. (STR / KCNA VIA KNS / AFP)

L’escalade se poursuit, depuis le début d’année, entre les deux Corées. Kim Jong-un a déclaré que la Corée du Sud doit-être définie dans la constitution comme "l’ennemi numéro un" de son pays. En réponse, la Corée du Sud hausse le ton à son tour.

La fermeture des organisations en charge des relations intercoréennes

Kim Jong-un marque une rupture avec "80 années de relations intercoréennes". Malgré les tensions depuis la fin de la guerre, deux camps continuaient de garder comme horizon la réunification pacifique, avec des institutions prévues pour les échanges en période d’apaisement. Désormais, il affirme que la Corée du Sud doit être reconnue comme un autre État, "le plus hostile". 

Il a également plaidé pour que soit inscrite l’occupation complète du territoire sud-coréen en cas d’invasion. Des mots accompagnés par la décision forte de fermer des organisations en charge des relations intercoréennes. Trois agences chargées du tourisme intercoréen ou de l’unification ont ainsi fermé au nord. Déjà, ces derniers jours, des sites internet et des chaînes de radios nord-coréennes à destination du public sud-coréen avaient été coupés.

Au sud, le président a montré les muscles. Yoon Suk-yeol a affirmé la supériorité de son armée et promis une réponse au centuple de toute provocation nord-coréenne.

Une escalade sérieuse ? 

C’est ce que semblent penser une partie des observateurs et des spécialistes sur place. Depuis le début de l’année, il y a eu des barrages d'artillerie des deux côtés d’une frontière maritime contestée, l’essai d’un nouveau missile balistique hypersonique à portée intermédiaire de la Corée du Nord et surtout de nombreuses déclarations martiales.

Ni Séoul, ni Pyongyang n’amorce un début de désescalade ce qui inquiète Yang Moo-jin, président de l’université des études nord-coréennes : "Les entraînements militaires des deux camps vont désormais au-delà d’exercices purement défensifs et se sont transformés en une sorte d’animal sauvage. La situation sur la péninsule coréenne est très sérieuse et urgente depuis le début de l’année. Autrement dit, je l’évalue comme étant au bord du précipice." Pour certains, comme Daniel Pinkston, professeur à la Troy University à Séoul, cette rhétorique guerrière ne sera pas suivie d’effet.

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