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Climat: les engagements des pays, «une évolution extrêmement positive»
Pour l'Afrique, comme le souligne son porte-parole à la COP21 Seyni Nafo, il est indispensable que la planète s'inscrive dans une trajectoire limitant le réchauffement climatique qui rend de plus en plus vulnérables les Africains. Dans ce contexte, bien qu'elles restent insuffisantes, les contributions nationales fournies au 2 décembre 2015 par 185 pays sont un gage de bonne foi.
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185 pays sur les 196 (195 Etats et l'Union européenne) signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC) ont publié leurs contributions nationales à la date du 2 décembre 2015, a annoncé Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères qui assure la présidence de la COP21.
«C'est une évolution extrêmement positive», s'est réjouit le responsable français, au vu de «la démarche, (du) nombre de pays qui l'ont faite et (du) pourcentage extrêmement impressionnant de l'ensemble des émissions de gaz à effets de serre que cela représente». Les pays contributeurs constituent «plus de 96% des émissions de gaz à effet de serre», a-t-il précisé.
Avant le début des négociations de Paris, les Etats ont été invités à communiquer leurs engagements dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, pour la période post-2020 sur laquelle portera l'accord conclu à Paris. Ces contributions nationales sont présentées dans un document baptisé Contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN, en français, ou INDC, en anglais).
Un «mouvement positif et impressionnant»
La réaction des 185 Etats «qui ont identifié, à l'aune de leurs économies, la façon dont ils pouvaient contribuer à la fois en matière d'adaptation et d'atténuation, et le fait de l'avoir rendue publique, constitue la preuve» de l'engagement de tous les pays en faveur du climat, a indiqué pour sa part la secrétaire exécutive de la CNUCC, Christiana Figueres.
Ces contributions «reflètent de façon admirable» l'ouverture de la COP21 qui s'est faite en présence de plus de 150 dirigeants de la planète, a-t-elle ajouté. «Jamais dans l'Histoire, il n'y a eu autant de présidents et chefs de gouvernement réunis sous le même toit, le même jour, pour évoquer le même sujet et relever un même défi.»
«Si nous avons échoué à Copenhague, c'est parce que nous avions décidé d'un processus qui part du haut vers le bas», notait début novembre 2015 le président de la COP20, le ministre péruvien de l'Environnement Manuel Pulgar Vidal. «Avec les INDCs, nous nous appuyons sur la situation et les capacités des pays».
«Nous avons défini l'année dernière, en particulier à Lima, de façon précise ce que devaient être ces INDCs», a rappelé Laurent Fabius le 2 décembre 2015. «Et, il faut être honnête, au moment où nous avons pris cette décision et choisi ces définitions, si on avait dit à beaucoup d'entre nous qu'il y aurait 185 INDCs sur 195 pays, peu d'entre nous auraient été prêts à parier.»
Peut mieux faire
Ces INDCs sont «différentes mais l'important c'est à la fois la fixation des objectifs et la démarche», a-t-il poursuivi. «Avec le temps, les choses s'amélioreront, se préciseront et nous en discutons actuellement (…), mais le mouvement général (dont témoignent ces contributions) est positif et impressionnant.»
Les contributions nationales sont appelées à être ajustées afin d'atteindre l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C. Elles sont le pilier d'un processus en trois temps (contribuer, évaluer et réviser) que les experts estiment fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique. «C'est primordial pour Paris de mettre en place ce mécanisme (qui met la planète sur la bonne trajectoire), autrement nous tournons en rond», a expliqué le porte-parole du groupe Afrique Seyni Nafo à Géopolis.
«il semble qu'il y ait de plus en plus un consensus autour du fait que tous les cinq ans» les engagements des pays seraient revus, a indiqué Christiana Figueres. La périodicité de cette révision est un point crucial des négociations.
Cependant, si les CPDN sont gage de bonne foi, elles ne permettent pas encore d'atteindre l'objectif de 2°. «D’une part, les CPDN témoignent d’une réelle élévation des ambitions par rapport aux prévisions des politiques actuelles (…). D’autre part, les contributions soumises sont loin de suffire, et l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions pour 2025 et 2030 restera très important», concluait un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement. Il portait alors sur «une évaluation des 119 CPDN soumises au 1er octobre 2015, concernant 146 pays et 85 à 88% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2012.»
«La réalisation complète des CPDN sans réserve se traduit par une estimation des niveaux d’émissions en 2030 plus proche des scénarios maintenant le réchauffement des températures mondiales moyennes en deçà de 3,5°C d’ici 2100, avec une probabilité supérieure à 66%», explique le document.
A ce jour, parmi les pays qui n'ont pas soumis leurs contributions, certains l'ont fait pour des raisons politiques (comme le Venezuela ou la Corée du Nord) ou parce que de leur situation politique (Irak, Syrie et Libye) ne le leur permet pas.
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