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"Vous avez un garçon ou une fille ?" : le 11 novembre, le marché aux célibataires bat son plein à Pékin

La Chine compte 200 millions de célibataires dans un pays où c’est toujours aussi mal vu. Le 11 novembre, c’est leur jour : les parents tentent de trouver un conjoint à leur enfant.

Article rédigé par franceinfo, Dominique André
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le 11 novembre est dédié aux célibataires en Chine. Les parents tentent de trouver un conjoint à leur enfant dans le parc qui entoure le Temple du Ciel à Pékin. (PETER PARKS/AFP)

Le 11 novembre, c’est le jour des célibataires en Chine. Inventé par le milliardaire chinois Jack Ma, leader du commerce en ligne avec sa plateforme Alibaba, l’évènement est surtout la grande fête des soldes sur internet. Le 11 novembre 2017, les ventes ont  atteint plus de 21 milliards d’euros en 24 heures. Mais derrière cette folie du e-commerce, se cache une autre réalité. La Chine compte 200 millions de célibataires dans un pays où c’est toujours aussi mal vu. Les parents le supportent mal.  

Au Temple du Ciel, dans la capitale chinoise, un étrange dialogue se noue : "Vous  avez un garçon ou une fille ? - Un garçon - De quelle année ? - De 81. - Et le vôtre ? - Le mien est de 86". Assises sur des petits sièges pliables, à côté de leur caddie remplis de légumes, deux mères échangent sur leur fils qui ne sont toujours pas mariés.

Avant le parti communiste mettait les garçons et les filles en contact

Dans un coin du parc qui entoure le Temple du Ciel, quelques centaines de parents sont là à vanter les qualités de leur enfant. Ils ont écrit, parfois à la main, sur des  affichettes, les informations  les plus utiles : fille 1m60, 50 kilos, diplôme : licence, bon caractère ;  garçon 1m80, propriétaire d’un appartement et d’une voiture. On a l’impression d’être sur un marché. Il faut d’ailleurs se montrer discret, les parents n’aiment pas être vus.

Mr Wang vient depuis des années, il n’a toujours pas trouvé un mari pour sa fille. "Avant c'était le parti communiste et les familles qui mettaient les garçons et les filles en contact, raconte Mr Wang.

Pékin était une ville plus petite et le nombre de garçons et de filles était quasiment équilibré.

Mr Wang, père d'une fille à marier

à franceinfo

"Il n’y avait pas toutes ces difficultés, déplore Mr Wang. Maintenant, beaucoup de filles arrivent de la campagne. Il y a donc moins de garçons. Sur les sites de rencontre sur internet, les informations sont souvent fausses. Ici, je rencontre au moins les parents, ça donne une idée de la famille. Mais beaucoup rentrent chez eux sans avoir de succès."

Agence pour célibataire de haut niveau    

Madame Yu a ouvert une petite agence pour aider les célibataires. "J’organise les rencontres des plus hauts niveaux. Les célibataires ont au minimum une licence. Les jeunes viennent de toute la Chine. J'ai une carte professionnelle de la chambre de commerce. Il y aura un événement  dans la soirée. C’est gratuit. Les Jeunes pourront  se rencontrer en tête-à-tête." 

A Pékin, un habitant sur deux est célibataire. La pression est toujours là.

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