Rencontre avec la communauté française, dîner d'Etat, signature de contrats… Quel est le programme d'Emmanuel Macron en Chine ?
Après une longue coupure diplomatique liée à la crise du Covid-19, Emmanuel Macron est arrivé, mercredi 5 avril, en Chine, pour sa troisième visite d'Etat dans le pays après celles de 2018 et 2019. L'agenda est chargé, sur le front politique et économique. Le président sera accompagné sur une partie du déplacement de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mais aussi d'une délégation d'environ 80 personnes, composée de grands patrons, d'artistes et du directeur du zoo de Beauval (Loir-et-Cher). Voici le programme des rencontres et discussions prévues sur trois jours, sur fond de guerre en Ukraine et de rivalité sino-américaine.
Mercredi : rencontre avec la communauté française et inauguration d'exposition
Après son arrivée à 15h15 heure de Pékin (9h15 à Paris), Emmanuel Macron va rencontrer la communauté française, éprouvée par les restrictions sanitaires liées au Covid-19 et levées fin 2022. Selon l'agenda communiqué par l'Elysée, il doit prononcer un discours devant les Français résidant en Chine à 16h50 (10h50 à Paris).
Le chef de l'Etat filera ensuite au musée d'art contemporain Red Brick, pour l'inauguration de la 17e édition du festival franco-chinois "Croisements", aux côtés de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak. Parmi les artistes français qui sont du voyage figure le réalisateur Jean-Jacques Annaud, dont le film Notre-Dame brûle sort en Chine dans quelques jours. Le pionner de la musique électronique Jean-Michel Jarre est aussi de la partie. L'artiste de 74 ans est en couple avec Gong Li, considérée comme l'une des plus grandes actrices de Chine, qui fait aussi partie de la délégation.
Jeudi : discussions avec les dirigeants chinois avant un dîner d'Etat
Jeudi matin, Emmanuel Macron sera reçu au palais du Peuple, où il doit s'entretenir avec Li Qiang, Premier ministre, et Zhao Leji, président de l'Assemblée nationale populaire de Chine. Ces discussions bilatérales seront suivies d'une cérémonie d'accueil officielle par le président chinois Xi Jinping à 15h30 (9h30 à Paris). Après un entretien, la signature d'accords et une déclaration conjointe à la presse, les deux chefs d'Etat seront rejoints par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec qui ils échangeront pendant un peu plus d’une heure. "L'unité européenne étant un préalable indispensable à la construction d'un partenariat équilibré avec la Chine, cette visite aura comme les précédentes une forte dimension européenne", fait valoir l'Elysée dans un communiqué.
Au menu des discussions, qui se poursuivront autour d'un dîner d'Etat, la guerre en Ukraine bien sûr. En raison de sa proximité avec la Russie, "la Chine est le seul pays au monde en mesure d'avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l'autre", a estimé l'entourage du chef de l'Etat auprès de plusieurs médias, dont franceinfo. La France va tenter de porter une "autre voie", moins hostile que les Américains, dans la relation avec le géant asiatique.
Vendredi : échange avec des étudiants chinois à Canton et signatures de contrats
Les deux présidents se retrouveront vendredi à Canton, dans le Sud, "l'une des régions les plus dynamiques du pays" avec une "ouverture vers l'étranger", selon l'Elysée. Emmanuel Macron y échangera en début d'après-midi (7h45 à Paris) avec des étudiants chinois de l'université Sun-Yat-sen, avant de partager un nouveau repas avec Xi Jinping.
La question des droits humains sera-t-elle évoquée ? L'organisation Human Rights Watch redoute que "l'autoritarisme croissant du gouvernement chinois" ne soit mis "sous le tapis". L'Elysée assure qu'elle sera évoquée, notamment le cas de "proches des ressortissants français qui sont au Xinjiang", région où les observateurs dénoncent une vive répression, afin qu'ils puissent "quitter la Chine".
La visite s'achèvera par une rencontre avec des investisseurs, avec des signatures de contrats attendues. Le chef de l'Etat français est accompagné par une soixantaine de patrons d'entreprises françaises, dont ceux d'Airbus, EDF ou Veolia, avec un accent mis sur la transition énergétique, un des défis planétaires sur lesquels Paris juge indispensable d'avancer avec Pékin.
La question des pandas devrait aussi être mise sur la table, avec la présence du PDG du zoo de Beauval, Rodolphe Delord. Va-t-il pouvoir les conserver ? Ces animaux sont prêtés par la Chine, avec un bail qui arrive à échéance l'an prochain.
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