Les Chinois, voyageurs aériens turbulents à l'épreuve du Nouvel An
La fête du Printemps (ou du nouvel an) est le jour où se réunissent tous les membres de la famille. Ceux qui ont quitté leur pays natal doivent rentrer. C'est pourquoi chaque année, plus d'une dizaine de jours avant la fête, les déplacements sont plus intenses que jamais. Ces jours-là, des foules affluent par vagues dans les gares, les stations d'autocars et les aéroports. On estime que pour cette période, on atteindra 2,8 milliards de voyages tous moyens de transports confondus.
C’est aussi l’occasion de se pencher sur une triste réalité. Le voyageur chinois serait le pire de tous, en particulier lorsqu’il prend l’avion. Au point de devenir la bête noire de nombreuses compagnies aériennes. Il faut dire que les incidents se multiplient à bord des avions.
Ainsi le 11 janvier 2015, 25 passagers ont empêché le décollage d’un avion de la China Eastern Airlines en ouvrant… les issues de secours alors que l’avion roulait sur le tarmac. Les passagers, qui avaient patienté des heures dans l’aérogare puis dans l’appareil, ne voulaient pas prendre l’air pour ce vol intérieur avec un copilote qu’ils jugeaient inapte.
Incivilités
Les portes de secours semblent fasciner les voyageurs. Ainsi, il y a quelques jours, sur un vol intérieur, un passager à peine embarqué s’est jeté sur une porte du Boeing juste avant le décollage. Il n’a pas pu fournir d’explication à son geste. En revanche sur un autre vol un voyageur avait ouvert une issue de l’avion «pour prendre un peu d’air frais».
En fait, c’est le manque d’expérience et le stress qui semblent souvent la cause de ces attitudes. Beaucoup de Chinois fraîchement enrichis voyagent pour la première fois en avion. Seuls ou entourés de proches tout aussi novices. Au point que certains confondent la porte de secours à celle …des toilettes.
Or le Chinois, en s'enrichissant, voyage beaucoup. Selon le ministre chinois des Affaires étrangères, ses compatriotes ont effectué 100 millions de voyages à l’étranger l’an dernier. Un chiffre qui pourrait être multiplié par cinq dans les années à venir.
Passe encore l’inexpérience. Mais le touriste chinois traîne aussi une très mauvaise réputation, mélange de vulgarité et de prétention de parvenu. Aussi en 2013, les autorités chinoises ont publié un guide de 64 pages, manuel de savoir vivre du voyageur.
Code de bonne conduite
On y apprend qu’il ne faut pas uriner dans une piscine, faire du bruit en mangeant, ou voler les gilets de sauvetage à bord des avions (bien pratique quand la majorité de la population ne sait pas nager).
Le document aurait pu indiquer aussi qu’on ne jette pas son bol d’eau chaude à la figure de l’hôtesse de l’air, même quand on est très énervé.
C’est ce qu’a fait une passagère chinoise d’AirAsia, très mécontente du service, lors d’un vol Bangkok-Nanjing le 13 décembre 2013. Son geste a entraîné le demi-tour de l’appareil vers Bangkok pour débarquer la passagère irascible ainsi que trois de ses compatriotes.
L’histoire ne dit pas quelle fut la réaction des 174 passagers.
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