Le vin français en Chine victime des contrefaçons
La technique des faussaires est simplissime. Il suffit de prendre une bouteille vide d’un grand cru bordelais, étiquette toujours collée. L’astuce est de la remplir d’un vin bien moins coté, et de vendre ce grand cru. Un palais peu expérimenté ne fera sans doute pas la différence, ou trouvera ce vin bien cher pour une piètre qualité.
L’autre tromperie fréquente est d’inventer un château quelconque. Le faussaire reproduit une étiquette de façon plus ou moins fantaisiste. Selon Eric Przyswa, chercheur à Mines Paris Tech, interrogé par Les Echos TV, entre 30 et 50% des vins en Chine seraient des contrefaçons.
Pour les viticulteurs français, le préjudice est double. Une vente qui ne se fait pas, et une réputation ternie. Or le marché chinois est crucial pour le vin de Bordeaux. Premier pays d’exportation, l’Empire du milieu absorbe 500.000 hectolitres par an, soit un chiffre d’affaire de près de 300 millions d’euros, selon le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), en progression de 34 % en volume en 2015.
Selon Bernard Fargez, le président du CIVB, «le danger c’est une crise sanitaire» qui nuirait à la réputation du vin. «La reconnaissance officielle signifie des moyens supplémentaires pour défendre ces appellations devant la justice chinoise», a précisé Stéphane Le Foll, le ministre français de l’Agriculture. Cela s’ajoute à la formation de policiers chargés de traquer la contrefaçon.
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