Le président Xi Jinping veut «réaliser le rêve chinois d’une armée puissante»
Quels sont ses moyens?
Selon un rapport du Congrès américain, l’armée chinoise, l’Armée populaire de libération (APL), est la plus importante au monde si l’on considère simplement le nombre d’hommes qui servent sous ses drapeaux. Un peu plus de 2,3 millions de soldats en font partie. 1,1 millions de paramilitaires peuvent également être mobilisés.
En comparaison, l’armée américaine compte 1,4 millions de soldats, et la France, 270.000.
Le budget de l’armée chinoise est, lui, en très forte expansion. Officiellement, il s'établirait autour de 2% du PIB du pays, soit 132 milliards de dollars en 2014.
Mais selon Bloomberg, citant le Stockholm International Peace Research Institute, le budget de l’APL serait en fait beaucoup plus important puisqu’il atteindrait les 216 milliards de dollars.
D’importantes réformes
Signe de l’importance croissante de l’armée, elle a été reprise en main par Xi Jinping, désormais Commandant en chef. L’occasion pour le président chinois de mieux la contrôler. M.Xi a ainsi lancé un plan de modernisation «pour réaliser le rêve chinois d’une armée puissante» d’ici à 2020.
Une de ses mesures emblématiques a été de faire la chasse à la corruption. Car l’APL, réputée clientéliste (les grades s’achetaient, par exemple), était devenue hors de contrôle. Auparavant, elle jouissait du privilège d'être autonome.
L’armée, jugée trop bureaucratique, va voir ses effectifs baisser. 300.000 postes, essentiellement administratifs, vont être supprimés.
Dans le même temps, l’armée de l’air a investi dans des avions de chasses (fabriqués en Chine) et la marine va continuer à augmenter sa flotte de façon spectaculaire.
Ce qui manquait cruellement à l’APL, en comparaison des autres grandes puissances militaires, c’était un porte-avions. Elle en avait acheté un en Ukraine. Il lui en fallait un fabriqué en Chine. C’est chose faite, il est en construction et un second, en projet.
Implantation à l’étranger
La Chine a toujours été réticente à s’engager dans des conflits hors de ses frontières ou de sa zone d’influence traditionnelle. Mais les temps changent.
Plusieurs signes montrent que le principe de non-ingérence ne fait plus partie de la doctrine militaire chinoise.
En témoigne tout d’abord l’ouverture d’une base militaire à Djibouti. C’est la première depuis celles fermées en Corée du Nord en 1958. Aux côtés des Etats-Unis et de la France, l’Empire du Milieu s’installe dans ce petit Etat notamment pour des raisons économiques sur le continent africain.
Ensuite, Pékin s’engage discrètement en Syrie. Des soldats du régime de Bachar al-Assad seront ainsi formés par l’ALP. L’Etat communiste a également accueilli des négociations entre les différentes parties au conflit et nommé son premier représentant spécial pour la Syrie en mars 2016. Des initiatives qui lui permettent de gagner en influence au Moyen-Orient.
Enfin, la Chine a adopté une loi permettant d’envoyer des troupes à l’étranger sans mandat de l’ONU fin 2015. Selon le Financial Times, cela est vu par de nombreux experts comme un prélude à de plus en plus d’opérations militaires extérieures de la Chine.
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