Chine : grand bond (ou fuite) en avant...
Pour sortir d’une croissance économique languissante, le Premier ministre chinois a annoncé devant l’Assemblée nationale populaire de nouvelles dépenses massives dans les infrastructures. Malgré la volonté affichée d’aller vers une économie dominée par les services et la consommation intèrieure, Pékin va intensifier sa politique de grands travaux afin de compenser la forte baisse des secteurs immobilier et manufacturier, piliers de l’économie chinoise.
Le 13 ème plan quinquennal prévoit d’investir 3700 milliards de yuans (520 milliards d’euros) dans la construction d'autoroutes, voies ferrées, métros, et d’aéroports d’ici 2020.
Relance par les grands travaux
Autre priorité la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau qui empoisonne le quotidien de la population. Le premier ministre chinois Li Keqiang a promis de «faire avancer le remplacement du charbon par l’électricité et le gaz». «Vingt gros ouvrages hydrauliques» seront mis en chantier, et le nombre de réacteurs nucléaires en activité va doubler d’ici 2020. 24 réacteurs sont en cours de construction dans le pays. «Un million d’hectares de terres abusivement défrichées seront reconverties en forêts et en steppe».
Plan quinquennal 2016-2020
Pékin renoue donc avec la tradition des grands plans quinquennaux, avec une feuille de route particulièrement détaillée. La population des villes devra par exemple passer de 56% à 60%, ce qui nécessitera la création de 50 millions d’emplois dans les zones urbaines.
Déficit et dettes
Ces mesures pour soutenir l’activité et intensifier la relance, se feront au prix d’une aggravation du déficit public estimée cette année à 43% du PIB, par l’agence de notation Moody’s (32% fin 2012). La dette chinoise publique et privée approche désormais les 250% de la production intèrieure brut affirme l’agence Bloomberg qui s’inquiète des risques de crédits après une récente explosion des prêts bancaires. La Banque centrale a abaissé ses taux d'intérêts à six reprises depuis la fin 2014, et réduit les réserves obligatoires imposés aux banques pour les inciter à prêter davantage. Des mesures qui pourraient fragiliser les banques de l'Empire du milieu, mais les autorités balayent les inquiétudes, la Chine détient toujours les plus importantes réserves de change au monde, estimées à 3.200 milliards de dollars.
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