Cet article date de plus d'onze ans.

Chine-Japon : la commémoration de la capitulation au coeur de nouvelles tensions

Le Japon a commémoré ce jeudi le 68ème anniversaire de sa capitulation à la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Parmi les sujets de polémique avec la Chine, la visite de deux ministres japonais à Yakusuni, un sanctuaire considéré par les voisins du Japon comme un symbole du passé militariste du pays. Et l'absence de regrets du Premier ministre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Pichi Chuang Reuters)

Situé en plein coeur de Tokyo, le sanctuaire Yakusuni constitue un hommage aux quelque 2,5 millions de soldats tombés pour le Japon lors des guerres modernes. Il est largement critiqué depuis que 14 noms de criminels de guerre y ont été inscrits en 1978. Afin de protéger ce lieu de culte, des centaines de policiers étaient présents ce jeudi.

Si les conservateurs japonais affirment qu'il est normal
d'honorer ses morts au combat, Pékin "condamne fermement " la
visite des deux ministres nippons.

"Imaginez ce que penserait le monde si l'Allemagne
rendait hommage au chef nazi Hitler" (Luo Yuan, général chinois retraité)

Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur du Japon
pour lui faire part de la protestation officielle de la Chine contre la visite
des deux ministres, qui "heurte profondément " les sentiments de la population
de la Chine et celles d'autres pays de la région.Et il a appelé Tokyo à se pencher "de façon
sérieuse sur son passé
" et à "agir de façon concrète afin de regagner
la confiance de la communauté internationale, faute de quoi les relations entre
le Japon et ses pays voisins n'ont pas d'avenir
".

Vieilles rancoeurs et nouveaux affronts

Ne souhaitant pas attiser les tensions, le Premier ministre Shinzo Abe a préféré ne pas faire ce déplacement à Yasukuni. S'il a fait déposer une branche d'arbre sacré par un de ses collaborateurs, offrant "ses sincères condoléances aux âmes de nos ancêtres" , il n'a cependant pas exprimé de regret envers l'Asie pour les souffrances infligées par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.

Depuis son retour au pouvoir en décembre, Shinzo Abe a fait
augmenter le budget militaire du Japon. Il a par ailleurs
annoncé son souhait d'amender la constitution pacifiste imposée
au pays par l'occupant américain après la capitulation nippone de 1945.

Cette
année, l'anniversaire de la capitulation nippone intervient dans un
contexte sino-japonais particulièrement tendu autour d'îles de mer de Chine revendiquées par les deux pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.