Dans le camp de réfugiés chrétiens où il vitavec sa famille, Christian se veut optimiste. Cette instituteur vient pourtantde retourner voir sa case pillée il y a plusieurs mois par la milice àdominante musulmane Séléka. A l'intérieur de la maison, "tout estsaccag é", témoigne-t-il, envisageant un retour, prudent.Prudencequi n'empêche pas Christian de se rendre dans le camp de réfugiés musulmans. Ila rendez-vous avec son ex-beau frère. Les deux hommes n'ont pas la mêmereligion mais sont amis depuis la primaire. Christian n'est pas le seul à fairele trajet d'un camp à l'autre.Ouvrir le dialogue pour espérer la réconciliationEntre un stand de vêtements etun étale de viande assailli par les mouches, Christian est salué par un ancienélève musulman avant de trouver Fadil. L'homme qui a épousé sa sœur a vu quatrede ses proches mourir il y a deux semaines lors d'une attaque des milicienschrétiens "anti-balaka", dont sa mère. Malgré ça, il se dit prêt àdialoguer avec les familles chrétiennes. Et pour faciliter cette réconciliation,Christian incite Fadil à sensibiliser la communauté musulmane, bien conscientque la démarche est "difficile "...A partir de 10:00 samedi, laville de Bossangoa conviait l'évêque, l'imam, le maire ainsi que desreprésentants des milices à dominante musulmanes et chrétiennes. Une réunionpour tenter de faire dialoguer des communautés qui se déchirent depuis desmois. C'est le capitaine Jean-Yves Gueguen qui a convié tout le monde autour dela table. "On veut maintenant des faits concrets et des faits concrets c'estl'abandon des armes ", indique le militaire français au micro de France Info. "C'est une réunion de famille, on va crever l'abcès " espère-t-il, sans se faire d'illusions non plus.