Ce limogeage annoncé lundi survient au moment de la reprise des discussions sur le programme nucléaire iranien
Le président Ahmadinejad a limogé M.Mottaki et a nommé provisoirement pour le remplacer M.Salehi, vice-président placé à la tête de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne (OEIA) depuis juillet 2009.
M.Salehi est devenu omniprésent ces derniers mois dans les médias iraniens pour annoncer succès sur succès du programme nucléaire de Téhéran.
L'éviction de M. Mottaki et la nomination de M.Salehi pour assurer son intérim interviennent alors que l'Iran a repris la semaine dernière à Genève, après un an de blocage, ses discussions avec les grandes puissances autour de son dossier nucléaire controversé.
La communauté internationale redoute que l'Iran, en dépit de ses dénégations répétées, ne cherche à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, et s'inquiète particulièrement du programme d'enrichissement d'uranium accéléré par Téhéran depuis un an.
Dans une directive adressée à M. Salehi et publiée par l'agence iranienne Irna, le président Ahmadinejad écrit: "En raison de votre engagement, de vos connaissances et de votre précieuse expérience, (...) vous êtes désigné pour assurer l'intérim à la tête du ministère des Affaires étrangères".
M. Salehi devient provisoirement ministre des Affaires étrangères en attendant la nomination de son successeur qui doit recevoir l'aval du Parlement.
Il a notamment annoncé à la veille de la réunion de Genève le 5 décembre que l'Iran contrôlait pour la première fois la totalité de la filière de production de combustible nucléaire grâce à la production d'un premier chargement de poudre d'uranium concentrée (yellowcake) servant de matière première pour enrichir l'uranium.
Diplomate plus traditionnel, le limogé M.Mottaki, en poste depuis août 2005, a fait sa dernière apparition publique médiatisée à l'étranger lors du Forum de Manama sur la sécurité dans le Golfe les 3 et 4 décembre, à la veille également de la reprise des pourparlers de Genève avec les grandes puissances.
Il avait alors qualifié de "pas en avant" une déclaration de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton estimant lors de ce forum que l'Iran pourrait être autorisé par les grandes puissances à enrichir de l'uranium sous certaines conditions.
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