Un Canadien, tué avant de perpétrer un attentat, avait prêté allégeance à l'Etat islamique
Un jeune Canadien de 24 ans "cherchait un endroit densément peuplé" pour mener son attaque. Il a été tué par les forces d'intervention.
L'attentat a été évité de justesse grâce à la vigilance du FBI. Un jeune canadien abattu, mercredi 10 août, par la police devait perpétrer un attentat dans les 72 heures. Il avait prêté allégeance au groupe Etat islamique dans une vidéo martyre interceptée quelques heures plus tôt par le FBI américain.
Vers 16h30, heure locale, Aaron Driver, 24 ans, "est sorti d'une maison" de la petite localité de Strathroy, à 225 km au sud de Toronto, avant de "s'engouffrer dans un taxi qui venait d'arriver". La police a voulu intercepter le véhicule quand un engin a explosé dans le taxi, blessant légèrement le chauffeur. "Le suspect a été tué au cours de l'affrontement avec la police", a déclaré Mike Cabana, commissaire adjoint de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale).
"A la recherche d'un endroit densément peuplé"
Le jeune Canadien "cherchait un endroit densément peuplé" pour mener son attaque, a-t-il souligné, notant qu'à ce stade de l'enquête tout indique qu'il n'avait pas de complice.
L'alerte a été donnée vers 8h30 mercredi lorsque les responsables du FBI ont contacté leurs homologues canadiens après avoir intercepté une vidéo sur laquelle un homme masqué prévient le gouvernement canadien qu'il doit répondre de son engagement aux côtés de la coalition internationale contre le groupe EI. "Vous avez une lourde dette à payer et vous avez du sang de musulmans sur les mains", déclarait cet homme sur la vidéo avant de prêter allégeance "au jihad" et au groupe Etat islamique.
Identifié en moins de trois heures
Il a fallu moins de trois heures aux services canadiens pour identifier l'auteur de la vidéo: Aaron Driver, un sympathisant de l'Etat islamique, converti à l'islam au début des années 2010, déjà connu des agences de renseignement, et qui avait été autorisé en février à ne plus porter son bracelet GPS devant permettre de le suivre en permanence.
Dans le même temps, une alerte avait été émise à travers le pays, en particulier à Toronto, plus grande ville canadienne. L'agence de transport en commun de Toronto (TTC) avait ainsi été informée par les autorités d'une "menace terroriste crédible", a indiqué jeudi Brad Ross, porte-parole de cette agence à la chaîne CTV. La présence policière a été renforcée sur les lignes de transport en commun de la métropole canadienne, empruntées chaque jour par 1,8 million de personnes.
Les forces de l'ordre "ont fait ce qu'elles avaient à faire, il ne voulait pas se rendre", a raconté son père Wayne au journal National Post, après avoir été informé par la police de la mort de son fils.
Déjà repéré par les services de renseignement en 2014
Driver avait été arrêté l'an dernier pour ses sympathies affichées sur les réseaux sociaux avec le groupe Etat islamique. Il avait été libéré en février et placé sous un strict contrôle judiciaire. Assigné à résidence, il avait emménagé en février avec sa soeur dans un pavillon de Strathroy.
M. Driver avait été repéré par les services de renseignement dès l'automne 2014 juste après les attaques successives au Québec et dans la capitale fédérale Ottawa perpétrées par des jeunes radicalisés aux idées jihadistes. Deux membres des forces armées avaient été tués. Les enquêteurs ont ensuite établi que le suspect était en contact avec des sympathisants du groupe EI à l'étranger. La police a constaté que "M. Driver communiquait à travers un chat avec deux membres bien connus de l'Etat islamique", sans être en mesure d'avoir accès aux contenus de leurs échanges en raison de leur utilisation d'un logiciel de cryptage de données.
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