Québec : un changement de majorité en vue
5,9 millions d'électeurs du Québec, la province canadienne à majorité francophone, votent pour son Assemblée le 4 septembre.
Les sondages donnent l'avantage au Parti Québécois (PQ), le parti souverainiste, mais la multitude des partis rend le résultat relativement imprévisible. Avec vingt partis politiques en lice, les élections générales de 2012 comptent plus du double du nombre de formations politiques que lors du dernier scrutin.
«C'est la première fois dans l'histoire qu'il y a autant de partis dans des élections au Québec. On a même autorisé le Parti nul! Il faut dire que, d'après la Loi électorale, il faut avoir seulement 100 membres. Ce n'est pas très compliqué de faire autoriser un parti politique», explique Denis Dion, porte-parole du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), au quotidien La Presse.
Les partis en présence
Quatre grande forces devraient cependant rassembler la grande majorité des suffrages.
Le Parti Libéral de Jean Charest. Après plus de neuf ans au pouvoir, sa formation est usée. Comme tous les dirigeants ayant dû affronter la crise économique, il présente un bilan mitigé. Mais les derniers mois ont vu son image touchée par la crise étudiante («le printemps érable») et par des accusations de malversations et de favoritisme.
Même les anglophones – environ 8% de la population de la Belle province – auraient en partie lâché le PLQ au profit de la Coalition Avenir Québec (CAQ), plus centriste.
Le Parti québécois de Pauline Marois. Il s’agit du parti indépendantiste du Québec, mais la question de la souveraineté de la province n’est pas le principal sujet mis en avant aujourd’hui par la formation d’opposition. La cheffe du parti a déjà indiqué que la question de l’indépendance ne serait posée que si elle pouvait s’imposer dans l’opinion, après deux référendums perdus (en 1980 et 95). Résultat, aucune date pour un référendum n’est annoncée.
Sur le plan économique, le programme du PQ est de nature sociale-démocrate, avec notamment une imposition plus lourde pour les hauts revenus. Une hausse qui permettrait de revenir, selon lui, sur une hausse de la contribution santé.
La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault. Ce nouveau parti regroupe des fédéralistes et d'ex-indépendantistes déçus par les «vieux partis». La CAQ promet du «changement» en mettant de côté pour les dix prochaines années la question de l'avenir constitutionnel du Québec et en faisant «le ménage dans la corruption» et la «bureaucratie». Il défend des idées comme l’équilibre budgétaire et des économies dans les dépenses publiques.
Sur le plan fiscal, il promet une baisse des impôts, notamment pour les classes moyennes.
Le Québec solidaire de Françoise David et Amir Khadir, deux leaders particulièrement populaires, selon les sondages. Ce parti qui se définit comme «à gauche, pro-indépendantiste, écologiste et altermondialiste», à la façon du Parti de gauche en France, regroupe des déçus du Parti québécois.
Reportage TV5 Monde du 19 aout 2012
Le système électoral
Avec un scrutin majoritaire uninominal à un tour (dans 125 circonscriptions), le système électoral québécois a tendance à favoriser le bipartisme et donc les deux grandes formations (PLQ et PQ) comme en Angleterre. Mais l’arrivée d’un troisième parti – le CAQ – voir d’un quatrième (QS) n’est pas impossible.
Les élections fédérales de 2011 avaient montré que les électeurs québécois n’avaient pas voté comme ils le faisaient traditionnellement. Ils avaient voté pour un parti de gauche, le Nouveau parti démocrate, et non pour le PQ comme ils le faisaient d’habitude, montrant ainsi une certaine défiance envers les partis traditionnels.
La situation économique
La province canadienne du Québec est riche. Le PIB par habitant la place avant la France, le Japon et le Royaume-Uni.
Economiquement, la province bénéficie d’importantes ressources naturelles, telle que l’hydro – énergie, dont le coût est bas par rapport aux autres pays, les forêts ou les mines, en plus d’une main-d’œuvre qualifiée.
L’économie du Québec bénéficie de sa situation géographique qui lui permet d’assurer 85% de ses exportations vers son puissant voisin américain. Malgré ses importantes ressources, le Québec a un taux de chômage plus important que dans le reste du pays.
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