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Elections au Canada : vous avez dit Trudeau ?

Trudeau. Ce nom est étroitement lié à l’histoire du Canada. Après Pierre Eliott, Premier ministre des années 70, voici Justin, le fils. En tête dans les sondages, à 44 ans, il pourrait remporter les élections législatives du 18 octobre 2015.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Justin Trudeau, photo de campagne dans l'Ontario, le 7 octobre 2015. (AFP)

Le parti libéral est en tête des sondages. Pas moins de trois instituts le créditent de dix points d’avance sur les conservateurs. Pourtant, il n’était pas favori, tant l’opinion semblait peu réceptive à l’image de son jeune chef de file, Justin Trudeau.

Et puis, la sauce a commencé à prendre. «Le Parti libéral progressait à son rythme, qui n’était pas fulgurant, mais constant. Certains expliquent cela par la performance qu’on aime dire surprenante de son chef», explique le Journal de Montréal. Et le quotidien de poursuivre: «On le prenait pour un farceur, il aurait révélé une étonnante profondeur politique.»
 
Voilà donc Justin Trudeau sur le devant de la scène. Devant, mais pas néophyte. Selon la petite histoire, il fait sensation en prononçant l’éloge funèbre de son père en octobre 2000. Radio Canada reçoit des centaines de demandes de rediffusion. Pour le jeune Justin, c’est le début d’une vie publique. «Tandis que beaucoup de Canadiens ont versé des larmes pendant l’éloge de Trudeau, plusieurs l’ont vu comme une performance politique», écrit le Huffington.
 
La dynastie
Pour la politique, il a été à bonne école. Son père, Pierre Elliot Trudeau, a été Premier ministre du Canada de 1968 à 1984, à l’exception d’un bref intermède de 9 mois. Un homme au caractère flamboyant qui a contribué à légaliser le divorce au Canada, et combattu l’idée d’indépendance du Québec.

Pierre Eliott Trudeau, Premier ministre, porte son fils en 1973 à Rideau Hall.
 
Justin est né alors que son père était au pouvoir. Il adorait les promenades avec lui. Cet instant où, explique-t-il dans une interview, «mon père a eu la chance d’être juste mon père, un père dans le bois». La politique accapare le père, elle séduit le fils.
 
L’ascension
Selon sa tante Janet Sinclair, reprise par le Huffington post, «on a toujours parlé du fait que Justin deviendrait Premier ministre». Et d’ajouter: «Je pense que pour Justin, c’est quelque chose qui est dans son sang. Il a la politique dans le sang.»
 
En 2007, il fait le grand saut. Il remporte le siège de député de la circonscription de Papineau en battant la députée sortante. Pour un premier coup, c’est un coup de maître. Poursuivant son ascension, en 2012 il se porte candidat à la direction du parti. Il devient chef du Parti libéral avec 80% des voix.

Le programme
Au XXème siècle, le Parti libéral s’est imposé comme le «parti naturel» du Canada, en misant sur le compromis, selon l’expression d’un chroniqueur canadien. Justin Trudeau va infléchir vers la gauche la position du parti. Dans son programme il est question d’impôts plus élevés pour les plus riches et allégés pour les classes moyennes, d’investissements publics et de scrutin à la proportionnelle.

Les observateurs notent des contradictions, notamment en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique, promise sans recours à une taxe carbone.
 
Le Nouveau parti démocrate (NPD) et son leader Tom Mulcair, ont été les premiers à faire les frais du réveil du Parti libéral, perdant le leadership du camp progressiste. Reste à Justin Trudeau à transformer l’essai en battant les conservateurs.

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