Canada : un homme agresse deux militaires au nom d'Allah
L'agression s'est produite à Toronto. Les deux victimes sont légèrement blessées.
Un Canadien s'est réclamé d'Allah lors de l'agression de deux militaires, légèrement blessés lundi 14 mars, replongeant le Canada dans la crainte d'attaques jihadistes, après celles menées par deux individus radicalisés qui avaient tué deux soldats à l'automne 2014.
Comme le détaille La Presse, l'agression s'est produite dans un centre de recrutement de l'armée canadienne à Toronto. Le suspect a sorti un couteau puis a blessé au bras le soldat de permanence au comptoir d'accueil, selon la police.
"Allah m'a dit de faire cela"
Le suspect, identifié comme étant Ayanie Hassan Ali, s'est ensuite dirigé vers d'autres membres du personnel en tenue, lesquels ont réussi à le maîtriser au moment où il tentait de poignarder une femme soldat. "Allah m'a dit de faire cela, de venir ici et de tuer des gens", aurait déclaré l'agresseur après avoir été maîtrisé, a raconté le chef de la police, Mark Saunders.
Tout en l'accréditant, ces mots ne permettent pas de conclure à un acte terroriste, a déclaré en substance Mark Saunders. "Il nous faut beaucoup plus d'éléments de preuve, a-t-il ajouté en lançant un appel à témoins. Nous devrons faire une analyse approfondie pour avoir une image nette et précise de ce qui a pu exactement motiver [son geste]."
"Ne pas céder à l'islamophobie hystérique"
Pour l'instant, la police sait peu de choses du suspect, si ce n'est qu'il est né à Montréal il y a 27 ans et qu'il s'est installé dans la région de Toronto en 2011. Il doit répondre mardi devant un tribunal de Toronto de quatre chefs d'inculpation, dont celui de tentative de meurtre.
"Ni les Canadiens ni les forces armées canadiennes ne seront intimidés par la terreur et la haine", a affirmé le Premier ministre, Justin Trudeau. Cette agression rappelle les meurtres de deux militaires tués en octobre 2014 par deux jeunes radicalisés aux idées jihadistes, qui avaient fortement ému l'opinion publique.
Mardi, le chef de la police de Toronto a cependant mis en garde contre tout amalgame. "Une chose dont je me méfie lorsqu'il est question de sécurité nationale, c'est de céder à l'islamophobie hystérique. Je ne veux pas étiqueter un grand nombre de personnes, ce serait injuste", a-t-il martelé.
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