Burkina Faso : Hollande appelle les "forces impliquées" à déposer les armes
Le message a des airs d'avertissement. Plusieurs "chefs de corps de l'armée nationale", fidèles au "gouvernement de transition", ont demandé ce lundi aux putschistes de la garde présidentielle de "déposer les armes". "Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP - garde présidentielle) ", écrivent-ils.
"Sans effusion de sang "
Dans un communiqué signé par plusieurs chefs de l'armée, les militaires disent vouloir désarmer "sans effusion de sang " les soldats du Régiment de sécurité présidentiel, l'unité d'élite du président déchu Blaise Compaoré. Ils ajoutent que l'armée se porte garante de leur sécurité. Les médiateurs régionaux ont annoncé dimanche soir qu'un projet d'accord avait été rédigé pour mettre fin à la crise politique mais que celui-ci n'avait pas encore été accepté par les différentes parties.
Hollande demande la fin des affrontements
Dans un communiqué de l'Elysée, le président François Hollande a, lui, appelé "les forces impliquées dans le putsch " au Burkina Faso "à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes ", faute de quoi "elles devraient en assumer toutes les conséquences ", avant d'ajouter que "la France se réservait la possibilité d'appliquer des sanctions contre ceux qui s'opposeraient à la tenue d'élections régulières ".
Trois colonnes armées
Selon une source militaire burkinabé, trois colonnes de l'armée loyale au régime de transition renversé par le putsch du 17 septembre, faisaient en effet route vers Ouagadougou. Ces trois colonnes proviennent de garnisons stationnées dans l'ouest du pays (Dédougou et Bobo Dioulasso), l'est (Kaya et Fada N'Gourma) et le nord (Ouahigouya), selon cette source.
#URGENT - Burkina Faso : L'armée se dirige vers #Ouaga pour désarmer les putschistes #RSP #lwili #Burkina pic.twitter.com/AoQTXJD7TT
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) September 21, 2015
Le RSP, unité d'élite forte de 1.300 hommes et ancienne garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, a renversé le régime de transition qui préparait la tenue d'élections générales prévues le 11 octobre. L'ancien commandant du RSP et bras droit du président Compaoré, le général Gilbert Diendéré a pris la tête des putschistes. Depuis ce putsch, l'armée régulière était plus ou moins restée l'arme au pied. Ce week-end, un projet de sortie de crise a été élaboré par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Il prévoit notamment l'amnistie des putschistes et la participation de candidats pro-Campaoré aux prochaines élections.
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