Un Français abattu sous les yeux de son fils à la frontière Paraguay-Brésil
La police évoque un possible règlement de comptes.
Un Français a été abattu mardi au Paraguay dans des circonstances encore troubles, a indiqué la police locale, mercredi 9 mars. Xavier Desalbres, 71 ans, originaire de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), résidait à Ponta Pora, ville brésilienne frontalière du Paraguay.
Mardi, en début d'après-midi, il a été tué au volant de sa voiture de deux balles dans la tête tirées à bout portant, sous les yeux de son fils de 19 ans. Il s'apprêtait à entrer dans sa propriété, une ferme d'élevage située dans la région de Pedro Juan Caballero. Le meurtrier s'est emparé du 4x4 de la victime, qu'il a abandonné quelques kilomètres plus loin.
D'après les premières constatations, la police paraguayenne privilégie un règlement de comptes, fréquents dans cette région du nord-est du Paraguay, le long de la frontière avec le Brésil. Cette zone est en effet connue pour être un lieu de trafic de drogue et de contrebande entre les deux pays.
"Depuis trois ans, il se sentait menacé"
Mais la famille de la victime a vertement écarté cette hypothèse. "Il ne s'agit en aucun cas d'un règlement de comptes", a affirmé le neveu de Xavier Desalbres, qu'il a présenté comme un "humaniste dévoué à la cause des plus faibles".
Xavier Desalbres s'était installé au Paraguay "dans les années 1980 pour développer une activité d'essences aromatiques (citronnelle et eucalyptus) pour la parfumerie française et l'industrie aquitaine", a expliqué ce proche. "En 2000, il avait créé avec son épouse paraguayenne institutrice l'Ecole des Guaranis", à la demande d'un chef indien guarani, dans une région "où se développe depuis plusieurs années l'influence des narcotrafiquants".
Toujours d'après son neveu, "depuis trois ans, Xavier Desalbres et sa famille se sentaient particulièrement menacés et avaient dû fermer l'école en 2014". "Il avait déménagé avec sa famille dans la ville de Ponta Pora, au Brésil, mais avait conservé son activité au Paraguay où son exploitation était devenue très convoitée par son voisinage. C'est là qu'il se rendait avec son fils lorsqu'il a été assassiné", a-t-il ajouté.
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