Sur "DNA", la Brésilienne Flavia Coelho chante le métissage et la résistance
La Brésilienne Flavia Coelho sort vendredi son nouvel album, "DNA", un an après l'élection de Bolsonaro qui a provoqué chez elle un immense choc. Elle a donc décidé d'en faire quelque chose de profond, un album, sans abandonner l'énergie solaire qui fait sa patte depuis longtemps.
Pour son quatrième album, Flavia Coelho a eu besoin de retracer ses origines, de "s'assumer pour aimer l'autre, comprendre l'autre". DNA, c'est son ADN multiple, l'Afrique en redécouverte, le Brésil bien sûr, le métissage permanent. Elle explore toutes les musiques mais forcément depuis un an et l'élection du président Jair Bolsonaro, les choses ont drastiquement changé. "C'est la première fois que je ressens la nécessité de parler de l'actualité, dit-elle, après ce qui s'est passé le 25 octobre de l'année dernière (l'élection de Jair Bolsonaro, ndlr), l'écriture de l'album a basculé".
Homophobie, attaques contre la culture, xénophobie, les thèmes ne manquent pas. Flavia Coelho insiste quand même : beaucoup de choses ont toujours existé dans un pays à l'histoire compliquée. La corruption à Rio par exemple, qu'elle chante dans Citade Perdida. Le constat, pour cette chanteuse engagée, est sans appel : "C'est de plus en plus compliqué de faire de la musique, ou d'être dans la culture là-bas". Alors, sa musique est solaire car "c'est tout ce qui nous reste, de faire de la musique joyeuse !"
Tout dépend de nous, du peuple, car si les gens ne descendent pas dans les rues, les choses ne changeront jamais
Flavia Coelho
Le résultat, chez elle, est cet album à la fois engagé et solaire, disque de colère et de plaisir, ouvert sur le monde pour la Parisienne depuis 13 ans qui répète inlassablement cette phrase : "Plus je reste ici, plus j'ai envie d'ailleurs".
Flavia Coelho, DNA (Pias). Album disponible. En tournée, le 29 octobre à Paris (la Cigale).
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