Greenpeace s’en prend à l’importation de bois tropicaux venus d’Amazonie
Avec cette opération, Greenpeace appelle les autorités de l’Union européenne à appliquer le règlement contre le bois illégal en Europe. Selon l’ONG, entre 20 et 40% du bois importé en Europe est d'origine illégale, c'est-à-dire coupé dans des zones non-ouvertes à l'exploitation. Pourtant, la législation européenne avait permis des saisies de bois jugés douteux, en l'occurence du «wengé» en provenance du Congo bloqué par l'Allemagne.
«Selon Interpol, l’exploitation forestière illégale représente actuellement entre 15 et 30% des volumes de bois commercialisés dans le monde. La valeur du commerce du bois récolté illégalement est estimée à environ 11 milliards de dollars, comparable à celle du marché de la drogue – estimée à environ 13 milliards de dollars !», affirme Greenpeace.
Greenpeace a publié un rapport sur l’exploitation du bois en Amazonie. Pour l’organisation, le sytème Brésilien favorise «un haut niveau d’illégalité dans le secteur de l’exploitation forestière». Au-delà du Brésil, Greenpeace met en cause les importations de ces bois illégaux par les USA et l’UE qui doivent «obtenir davantage de garanties irréfutables de la légalité» des bois qu’ils importent.
D'après des données de l'institut brésilien Imazon, entre août 2011 et juillet 2012, 78% des zones d'activités forestières n'avaient aucune autorisation d'exploitation. L'essence «ipé», très prisée en Europe notamment pour les decks de piscine, peut atteindre 2.500 euros le mètre carré. Greenpeace appelle le gouvernement brésilien à revoir toutes les autorisations données depuis 2006 aux exploitants forestiers et à reprendre le contrôle de cette activité. L'ONG souligne que «en maintenant ses portes ouvertes au bois illégal, le marché devient complice de la destruction en Amazonie».
Or, selon la législation européenne, il est interdit aux sociétés de se fournir en bois récolté illégalement. Elles ont également la responsabilité de renoncer à importer du bois sur lequel pèse un fort soupçon d’illégalité, ce qui serait le cas de la cargaison mise en cause par Greenpeace. Les importateurs doivent donc renforcer considérablement leurs procédures en cessant de considérer les documents officiels brésiliens comme des preuves suffisantes de légalité.
L'opération de l'organisation écologique s'inscrit dans une mise en cause plus large de certaines importations de bois tropicaux, ce qui ne va pas sans heurts avec les professionnels du secteur. «Les attaques de Greenpeace manquent de rigueur, ils racontent n'importe quoi», a accusé Jean-Jacques Boutrot, importateur de bois rochelais. Le 23 juin, des militants de Greenpeace avaient perturbé l'arrivée à La Rochelle d'une cargaison de bois importé de République démocratique du Congo (RDC). Le 22 mai, d'autres militants avaient déjà symboliquement «mis sous scellé» du bois importé du Brésil et de RDC, pour dénoncer «l'inaction» de la France contre l'importation de bois illégal.
Au Congo, «70 à 90% du bois qui sort» de ces forêts est illégal, assure Frédéric Amiel, responsable chez Greenpeace.
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