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Au Brésil, le carnaval de Rio fait recette

C’est «une culture, un art de s'amuser». Cette petite phrase d’un Brésilien lambda résume bien la folie qui règne au Brésil chaque année durant le carnaval. Mais au-delà de la fête, ces quelques jours de février constituent une manne financière pour la ville de Rio, transformée pour l’occasion en centre d’affaires…
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Masques de Neymar, la star brésilienne de l'équipe de foot de Santos, réalisés pour le carnaval de Rio dans cette entreprise de Sao Gonçalo, le 9 Janvier 2013. (AFP PHOTO / VANDERLEI ALMEIDA)

Il faut savoir qu’avec des prix revus à la hausse durant cette période festive, le budget moyen pour un Carioca (habitant de Rio) qui veut participer à la fête a augmenté de 112%, selon des données officielles.
 
Les prix sont multipliés par dix durant cette période festive s’il en est. Conséquence : 80% des costumes et des chars viennent de Chine.
 
Les spectacles rapportent
Sachant que chaque défilé coûte de deux à cinq millions de dollars US, le retour sur investissement est le bienvenu. Aujourd’hui, ces défilés sont de plus en plus parrainés par des subventions gouvernementales ou des entreprises brésiliennes et étrangères, qui prennent le pas sur les mafias du jeu qui les ont longtemps financés.
 
En 2012, les spectacles de rue ont fait travailler 250.000 personnes et rapporté quelque 640 millions de dollars à la ville, transformée depuis quelques années en chantier géant, entre immeubles de luxe ou de bureaux et centres commerciaux démesurés en construction. Des signes tangibles de Croissance, même si des signes de stagnation de l’économie brésilienne inquiètent les économistes.

Une manne pour les industries touristiques
Le carnaval 2013, qui a attiré plus de 900.000 touristes brésiliens et étrangers rien qu’à Rio, a drainé six millions de personnes dans les rues au rythme des batucadas (percussions), venues assister à quelques uns des 700 défilés prévus à Rio.
 
Déjà en 2010, un visiteur devait compter sur un budget hôtel de 5.000 dollars pour dix jours dans un hôtel de catégorie moyenne situé dans les rues derrière la plage de Copacabana. La même somme était demandée pour une nuit au luxueux Copacabana Palace avec vue sur mer.
 
Une bonne période pour les affaires
Même chose au Sambodrome où un siège moyen coûte de 200 à 300 dollars s’il est acheté à des revendeurs qui l’ont acquis à 100.
 
Les businessmen se retrouvent au Samba Carioca, où sont situées les loges du Sambodrome, pour y prendre des contacts et y signer contrats et transactions. Parmi eux, des cadres du français GDF-Suez, de la banque brésilienne ITAU ou des multinationales pétrolières. Le prix d'une place individuelle dans une loge émarge le plus souvent à quelque 2.500 dollars pour une nuit.

Sambodrome de Rio de Janeiro, le 8 février 2013. Il accueille les défilés des écoles de samba pour le carnaval. (AFP PHOTO/VANDERLEI ALMEIDA)

En 2012, 60% des entreprises présentes étaient françaises. Un an après, elles ne représentaient plus que 30% des invités. La crise en Europe ? Certes, mais c’est surtout parce que les entreprises ont juste déplacé leurs budgets vers le Mondial de football en 2014, voire les prochains JO, deux ans après.
 
Mais le carnaval, ce n'est pas que Rio de Janeiro. Tout le Brésil, soit 194 millions d'âmes, communie lors de cette tradition vieille de 150 ans. Et les cortèges, qui ont une longue tradition comme ceux de San Salvador, Olinda, Sao Paulo ou Recife connaissent un regain d’intérêt auprès des touristes. La source financière n’est donc pas prête de se tarir.

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