Brésil : 80% des victimes de violences policières sont de jeunes noirs
Ce jour-là, c’est une énième tragédie qui rassemble les habitants des favelas aux cris de "arrêtez ce massacre ", cinq jeunes noirs ont été tués dans leur voiture par 111 balles tirées par la police. Une fois de plus, les mères en deuil de leurs enfants, ouvrent la marche.
"La favela ne va plus se taire"
C’est Ana Paula qui prend le micro, son fils a été tué par la police alors qu’il allait acheter un gâteau d’anniversaire. Comme ces cinq jeunes, il ne représentait aucun danger. "Je suis ici pour être la voix de mon fils Johnatan qui a eu sa vie arrachée par cet état terroriste, cet état assassin, cet état raciste qui l’a assassiné d’une balle dans le dos ", crie cette mère d’une voix déchirée. "Mon fils n’avait que 19 ans. Je suis ici pour dire que je veux des policiers, oui, mais dignes et qui laissent nos enfants vivre ", continue-t-elle, avant de prévenir : "La favela ne va plus se taire ".
3% des affaires impliquant un décès suivies de condamnation
Ne plus se taire, c’est un phénomène nouveau pour la population noire qui prend aujourd’hui de plus en plus conscience de ses droits. Les familles luttent devant la justice pour punir les policiers, qui eux invoquent toujours la légitime défense. L’an dernier, selon les chiffres officiels, la police brésilienne a tué huit personnes par jour, 80% d’entre elles étaient jeunes, noires et issues des favelas. Pour l’instant, seuls 3% des affaires de violences policières impliquant un décès sont suivies de condamnations.
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