BP oeuvrait samedi dans le golfe du Mexique pour tenter de colmater la fuite de pétrole à l'origine d'une marée noire
La compagnie pétrolière s'attelait à guider les robots sous-marins qui doivent placer un tube à 1.500 mètres de profondeur.
Barack Obama a dénoncé vendredi le "spectacle ridicule" qu'ont offert, lors des audiences devant le Congrès, les compagnies pétrolières impliquées dans la marée noire qui menace le Golfe du Mexique.
Des dirigeants des trois compagnies - le géant britannique du pétrole BP, le prestataire de services parapétroliers Halliburton et la société de forage offshore Transocean - se sont rejetés la responsabilité de la marée noire.
"Aujourd'hui, nous annonçons un réexamen des procédures environnementales pour l'exploration et l'exploitation du pétrole et du gaz", a déclaré M. Obama à l'issue d'une réunion vendredi matin avec son équipe, consacrée à la catastrophe écologique qui menace les côtes du Sud des Etats-Unis.
"Les Américains n'ont pas été dupes, et moi non plus", a ajouté le président américain, en prévenant qu'il ne "tolèrera plus" ce genre d'attitude.
"Il est évident que le système a échoué, et gravement", a reconnu M. Obama, n'exonérant pas son gouvernement. "Depuis trop longtemps, pendant une décennie ou plus, une relation de proximité a existé entre les compagnies pétrolières et l'agence fédérale qui leur permet de forer", a constaté le président, dont l'administration a annoncé cette semaine une remise à plat de cette agence.
La pire catastrophe écologique des Etats-Unis
La colère du président américain coïncide avec une possible révision spectaculaire de l'importance de la fuite. Selon la radio publique NPR, trois experts utilisant des techniques différentes ont estimé qu'elle était 14 fois plus importante que l'estimation officielle de 800.000 litres par jour.
La marée noire serait donc déjà la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, devant celle de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989. BP a contesté ces analyses, affirmant qu'il n'existait pas de méthode fiable pour calculer le flux d'hydrocarbures.
La fuite ne sera pas maîtrisée avant huit jours
Le directeur d'exploitation du groupe, Doug Suttles, a reconnu vendredi que l'écoulement ne pourrait sans doute pas être maîtrisé avant huit jours. BP tente depuis trois semaines d'empêcher le brut de se répandre, essayant notamment sans succès de poser un "couvercle" sur la fuite.
Sous la pression des autorités américaines et des habitants du littoral, la compagnie a décidé de reporter l'installation d'un petit dôme de confinement pour favoriser la mise en place d'un tube censé siphonner le pétrole du puits pour l'acheminer en surface.
"Cette opération est en cours et nous espérons commencer les opérations dans la nuit", indiquait à la presse vendredi après-midi Doug Suttles, directeur des opérations de BP. Un porte-parole de BP précisait un peu plus tard que le processus d'installation était en cours.
La première tentative du géant pétrolier de colmater la fuite en installant un grand dôme de confinement s'était soldée par un échec en raison de la création d'hydrates de méthane, inflammables, et des difficultés de manoeuvre à 1.500 mètres de profondeur.
La plate-forme Deepwater Horizon a coulé le 20 avril dernier après une explosion qui a coûté la vie à onze ouvriers.
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