Cet article date de plus de dix ans.

Boeing disparu : les enquêteurs sur une nouvelle piste

Un nouveau scénario apparaît dans l'enquête sur la disparition du vol de la Malaysia Airlines le 8 mars dernier. Les enquêteurs ont démontré que le simulateur de vol du pilote privillégiait cinq aéroports asiatiques possédant tous une piste d'attérissage de 1.000 mètres de longueur, c'est à dire très courtes.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Edgar Su Reuters)

Onze jours après sa disparition, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines reste introuvable et les hypothèses toujours nombreuses. Selon le New York Times, le plan de vol de l'appareil aurait
été modifié automatiquement à partir de nouvelles données qui elles, en
revanche, ont été paramétrées manuellement par une personne expérimentée et
capable d'intervenir sur le système de gestion de vol qui se trouve
physiquement entre le pilote et le copilote. Avant ou après le décollage ?
L'histoire ne le dit pas mais le doute plane d'autant plus sur les personnes à bord susceptibles d'avoir
effectué ces modifications, à savoir, en premier lieu,  le copilote et le pilote.

Si les perquisitions aux domiciles des deux hommes n'ont rien
révélé de compromettant, selon les autorités malaisiennes, le simulateur de vol
présent chez le commandant soulève des interrogations. Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, n'est pas le seul passionné d'aviation
à avoir un tel outil de simulation chez lui, mais les plans de vol sur lesquels il s'entraînait
sont pour le moins troublants.

Cinq aérodromes d'Asie enregistrés sur le simulateur du pilote

Selon des informations révélées par la presse malaisienne
et rapportée par le journal Les Echos ce matin, le pilote s'adonnait à des vols
fictifs pour majorité à destination ou au départ de cinq aérodromes en Asie, proches de l'Océan
Indien. Jusque là, la logique qui voudrait qu'un pilote malaisien s'entraîne
sur un périmètre asiatique est respectée. Sauf que ces cinq aérodromes, situés d'après
le journal Berita Harian dans les Maldives, en Inde, au Sri Lanka et sur l'île de
Diego Garcia -  qui au passage abrite une base de soutein à l'armée américaine - ont tous une
piste de 1.000 mètres de long, quand la majorité des pistes d'aéroport en font plus du double (2.500 m).  

Le pilote aurait donc choisi de s'entrainer
sur des distances très courtes. Pourquoi ? Mystère. Ce qui est sûr c'est qu'avec un avion comme celui utilisé pour le vol MH 370, "sur 1.000 mètres de piste, très clairement, ce serait plus un crash contrôlé qu'un véritable atterrissage, parce qu'il y aurait quand même toutes les chances que l'avion n'arrive pas à freiner avant le bout de la piste ", explique le président du syndicat national des pilotes de lignes, Yves Deshayes, contacté par France Info.

Quant à son copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, c'est
à lui qu'on prête pour l'instant la dernière phrase reçue par la tour de contrôle,
un simple "bonne nuit ", qu'il aurait  prononcée quelques minutes après que le système
ACARS n'arrête d'émettre et deux minutes avant que le transpondeur de l'appareil
 ne soit lui aussi coupé.

Des passagers étrangement silencieux

Le puzzle du film des événements se précise peu à peu, mais
les hypothèses restent pour l'instant majoritaires. Et puis, il y  les passagers. Leur profil aussi a été passé
au crible par les enquêteurs. Parmi eux, il y avait 153 Chinois et selon Pékin,
après enquête, rien ne permet d'émettre des doutes sur ses ressortissants.  

Des passagers dont les téléphones portables sont restés
étrangement muets. Pas un appel, pas un sms, pas un tweet, pas un message sur
facebook, pas un mail n'a été envoyé aux proches restés sur terre. L'avion
volait-il trop haut pour permettre l'envoie de tels messages ? Les passagers
était-ils conscients au moment de la disparition de l'appareil ? Quelqu'un
les a-t-il empêchés de passer des appels ? Autant de questions qui pour le
moment restent sans réponse, laissant les familles dans le doute insupportable
le plus total.

La Chine étend ses recherches sur terre

Après onze jours d'investigations
et toujours aucune trace du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, "Pékin a décidé
de mobiliser officiellement son armée pour des opérations de recherches et de
secours sur son territoire dans un arc de cercle qui part
de la frontière du Laos, au Sud-Ouest, jusqu'au Nord-Ouest de la Chine, c'est-à-dire
depuis la province du Yunnan jusqu'au Xinjiang, la région autonome ouïgoure
actuellement agitée", explique notre correspondant permament à Pékin, Philippe Reltien.

"Dans cet arc qui va jusqu'à la Mer caspienne et au
Turkménistan se trouvent les plateaux du Tibet et le désert du Taklamakan. Si
on ne le trouve pas dans l'Océan indien, on le trouvera peut-être sur terre.
Les radars militaires chinois réputés sensibles ont-ils détecté quelque chose ?
Ça, c'est  secret défense", poursuit-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.