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Birmanie : la junte menace de dissoudre le parti d'Aung San Suu Kyi

Les militaires accusent le parti de l'opposante, la Ligue nationale pour la démocratie, d'avoir fraudé aux dernières élections législatives.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'opposante birmanie Aung San Suu Kyi lors d'une conférence de presse à Rangoun, le 5 novembre 2015. (AFP)

La junte au pouvoir en Birmanie depuis le coup d'Etat du 1er février menace de dissoudre le parti politique de l'ex-dirigeante et opposante Aung San Suu Kyi, a déclaré un responsable, vendredi 21 mai. Les militaires accusent la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'avoir fraudé aux dernières élections législatives.

La LND avait obtenu une majorité absolue aux élections de novembre, critiquées pour un manque de transparence mais dont les résultats ont été "de manière générale, représentatifs de la volonté du peuple de Birmanie", selon l'Asian Network for Free Elections (Anfrel).

Assignée à résidence depuis plus de cent jours

Aung San Suu Kyi, 75 ans, n'a pas été vue en public depuis son arrestation lors du putsch. Assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw, elle devrait comparaître lundi pour la première fois en personne devant la justice. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 a été inculpée à six reprises depuis son arrestation, il y a plus de cent jours. Elle n'a pu rencontrer ses avocats que lors de brèves séances de visioconférences sous étroite surveillance des forces de sécurité.

Elle est notamment poursuivie pour non-respect des restrictions liées à la pandémie, importation illégale de talkies-walkies, incitation aux troubles publics et violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale. Elle est aussi accusée d'avoir perçu plusieurs centaines de milliers de dollars et onze kilos d'or de pots-de-vin, mais n'a pas été inculpée pour "corruption".

Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la politique, voire condamnée à de longues années de prison. Un média local a également rapporté que la junte avait supprimé la limite d'âge pour la mise à la retraite des généraux, ce qui permettrait au général Min Aung Hlaing (dirigeant du pays depuis le coup d'Etat) de rester en fonctions même après ses 65 ans en juillet.

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