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Birmanie : la junte amnistie 2 153 prisonniers condamnés pour dissidence

Le pouvoir a l'habitude d'annoncer des amnisties de grande ampleur pour marquer des fêtes nationales ou bouddhiques.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un bus transportant des prisonniers amnistiés, le 3 mai 2023 à Rangoun (Birmanie). (AFP)

Un geste pour l'opposition. La junte birmane a annoncé, mercredi 3 mai, l'amnistie de prisonniers condamnés pour dissidence contre les militaires au pouvoir, à l'occasion d'une fête bouddhique. L'armée a libéré "2 153 prisonniers purgeant leurs peines au titre de la section 505(a)", a-t-elle précisé. Cette déclaration fait référence à une loi à la formulation floue, souvent utilisée contre des journalistes ou des militants.

Ce texte controversé, dont l'usage s'est répandu après le coup d'Etat du 1er février 2021, prévoit une condamnation allant jusqu'à trois ans de prison. L'armée a assuré agir pour "la paix dans l'esprit de la population et sur des bases humanitaires". Ceux qui enfreignent la loi à nouveau devront purger le reste de leur condamnation avec une sanction supplémentaire, a-t-elle prévenu dans son communiqué.

Plus de 21 000 personnes arrêtées

Après la publication de l'amnistie, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la prison d'Insein, à Rangoun. Au moment où un bus jaune sortait de l'enceinte pénitentiaire, certains ont brandi une feuille avec le nom du proche détenu qu'ils espéraient revoir. Un homme amnistié a pu retrouver sa famille en pleurs et tenir son bébé dans ses bras, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Le pouvoir a l'habitude d'annoncer des amnisties de grande ampleur pour marquer des fêtes nationales ou bouddhiques. Le pays célèbre mercredi un jour de pleine lune sacré dans le calendrier bouddhique. Plus de 21 000 personnes ont été arrêtées depuis le putsch militaire qui a mis fin à la parenthèse démocratique initiée par le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, selon un groupe de surveillance local.

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