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Barack Obama sur les armes à feu : "Chaque jour que nous attendons..."

Le président américain Barack Obama s'est livré mercredi soir à un nouveau plaidoyer en faveur d'un renforcement de la législation sur les armes à feu. À Denver, encore traumatisée par la tuerie d'Aurora en juillet dernier, et cent jours après le drame de l'école de Newtown, le temps presse. Car peu à peu, les textes discutés au Congrès sont vidés de leur substance.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Maxppp)

Barack Obama en a fait son combat personnel. Pour le président américain, les États-Unis ont déjà subi assez de drames pour justifier un changement de législation. Selon lui, il faut désormais réglementer encore plus durement le commerce et la possession d'armes à feu dans le pays.

"Cela fait juste un peu plus de cent jours depuis que [...] Newtown a choqué ce pays et l'a incité à faire quelque chose pour protéger nos enfants. Mais réfélchissez à ceci : depuis ces cent jours et quelque, plus du centuple d'Américains sont morts, victimes de la violence due aux armes" (Barack Obama)

La tuerie de Newtown en décembre dernier, lors de laquelle un tueur fou avait fait 26 victimes dans l'école primaire Sandy Hook de cette ville du Connecticut, est encore très présente dans les esprits des Américains.

Tout comme celle d'Aurora, douze morts en juillet dernier. Lors de son dicours à Denver mercredi soir, dans le même État du Colorado qui a aussi vécu la tuerie de Columbine en 1999, le président américain n'a pas manqué de le rappeler : "Je suis venu à Denver aujourd'hui parce que le Colorado constitue un modèle de ce qui est possible" . En effet, les autorités ont réagi après le drame de l'été dernier, en instaurant la vérification des antécédents judiciaires des acheteurs d'armes à feu, et l'interdiction des chargeurs de plus de quinze cartouches.

(L'infographie ci-dessus, twittée sur le compte officiel de Barack Obama, montre la différence entre le nombre de morts de soldats américains en Irak et en Afghanistan, et de tués par arme à feu aux États-Unis, entre 2001 et 2010)

Un Congrès réticent

Mais la bonne volonté du président Obama se heurte pour l'instant à un obstacle infranchissable : le Congrès. Même certains de ses alliés démocrates renâclent à accepter les mesures mises en avant (interdiction des gros chargeurs et armes d'assaut, contrôle des antécédents). En toile de fond, le sacro-saint deuxième amendement de la Constitution américain, qui garantit le droit à chacun de posséder une arme.

Conséquence de ces discussions interminables au Congrès : peu à peu, les textes voulus comme ambitieux se vident de leur substance. Lors de son plaidoyer à Denver, Barack Obama a insisté : "Il ne devrait pas y avoir un conflit entre protéger nos citoyens, et protéger nos droits issus du second amendement" .

("Nous ne devons pas attendre le prochain Newtown, ou le prochain Aurora, avant de trouver la volonté d'agir")

Selon un récent sondage CBS, 47 % des Américains sont favorables à des restrictions supplémentaires sur les armes ; c'est dix points de moins qu'au lendemein de la tuerie de Newtown. C'est justement dans cette petite cité meurtrie du Connecticut que la "croisade" de Barack Obama se poursuivra, dès lundi prochain.

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