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Barack Obama affirme qu'il veut restreindre les conditions de recours aux armes nucléaires, y compris pour l'autodéfense

C'est ce que rapporte lundi le New York Times.Dans un entretien accordé au quotidien à la veille de la présentation publique de cette stratégie, prévue mardi, le président américain précise qu'elle inclura des exceptions pour les "marginaux comme l'Iran ou la Corée du Nord".
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Barack Obama

C'est ce que rapporte lundi le New York Times.

Dans un entretien accordé au quotidien à la veille de la présentation publique de cette stratégie, prévue mardi, le président américain précise qu'elle inclura des exceptions pour les "marginaux comme l'Iran ou la Corée du Nord".

"Je vais préserver tous les outils nécessaires pour assurer la sécurité du peuple américain", dit Barack Obama au NYT.

En vertu de cette nouvelle stratégie, les Etats-Unis s'engageront à ne pas employer d'armement atomique contre un Etat qui n'en disposerait pas et aurait signé le traité de non-prolifération, écrit le quotidien. Un responsable américain a confirmé cette information.

Une clause dite "d'option de révision" de cette résolution de ne pas recourir au nucléaire sera incluse afin de répondre à une éventuelle attaque ou menace d'attaque biologique ou chimique potentiellement dévastatrice.

Maintien de la dissuasion
La nouvelle stratégie américaine exclura le développement de nouveaux armements atomiques mais prévoit des investissements pour mieux gérer le stock existant de têtes nucléaires.

Barack Obama doit dévoiler mardi sa stratégie en la matière, que ses détracteurs jugent d'ores et déjà beaucoup trop naïve pour garantir la sécurité du pays.

Nous savons déjà que le sommet nucléaire, qui réunira 47 pays sous la houlette du président américain la semaine prochaine à Washington, se donnera pour objectif de "sécuriser tous les matériaux nucléaires dans le monde en quatre ans", a fait savoir mardi Barack Obama.

L'annonce relative à la taille et au rôle de la dissuasion américaine pour les années à venir pourrait entretenir une dynamique avant la signature prévue jeudi du nouvel accord Start et la tenue, la semaine prochaine à Washington, d'un sommet sur la sécurité nucléaire.

Cette "Nuclear Posture Review", demandée par le Congrès à chaque nouvelle administration, est d'autant plus attendue qu'Obama a décroché le prix Nobel de la paix en partie en raison de la vision qu'il a formulée d'un monde débarrassé des bombes nucléaires.

Menaces iranienne et nord-coréenne
L'annonce a été repoussée de plusieurs mois en raison d'un débat interne à l'administration américaine et à l'armée sur l'opportunité de se déclarer premier Etat à ne jamais vouloir recourir aux armes atomiques.

Le mois dernier, Barack Obama a déclaré que sa stratégie "réduirait le nombre et le rôle des armes nucléaires dans notre stratégie de défense nationale, même si nous maintenons une dissuasion sûre, sécurisée et efficace".

Il doit désormais montrer l'exemple dans sa volonté affichée de mieux contrôler la prolifération des armes dans le monde tout en inspirant pas d'inquiétude chez les alliés dépendants de la protection américaine, alors qu'émergent les menaces iranienne ou nord-coréenne.

Dans le New York Times, Obama se dit convaincu que l'Iran est la sur une voie qui lui donnera "des capacités d'armements nucléaires". Il exhorte les Nations unies à adopter un train de sanctions à même de peser sur la République islamique.

"Un changement significatif"
Ainsi est qualifiée la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis par l'Institut international de recherche pour la paix (Sipri), basé à Stockholm. Fondé en 1966, l'Institut, connu pour son rapport annuel sur les armes dans le monde, est un centre indépendant dédié à la recherche sur les conflits, les armes et le désarmement dans le monde.

"Je salue l'annonce de la doctrine nucléaire américaine et son message fondamental: que les Etats-Unis agissent pour réduire le rôle des armes nucléaires dans sa politique de sécurité nationale", déclare le directeur du Sipri, Bates Gill.

La nouvelle doctrine "marque le changement de stratégie le plus significatif de toutes les trois doctrines publiées depuis 1994 vers une réduction du rôle des armes nucléaire", estime Bates Gill, cité dans un communiqué, tout en regrettant que les Etats-Unis ne prennent pas l'engagement de ne jamais tirer en premier une arme atomique.

Fondé en 1966, l'Institut, connu pour son rapport annuel sur les armes dans le monde, est un centre indépendant dédié à la recherche sur les conflits, les armes et le désarmement dans le monde.

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