Bangladesh : les humanitaires débordés par l'afflux de Rohingyas fuyant la Birmanie voisine
En dix jours, plus de 165 000 Rohingyas se sont réfugiés au Bengladesh où Médecins sans frontières a dû ouvrir une nouvelle salle d'opérations et deux nouvelles cliniques mobiles.
En Birmanie, le bilan des violences contre la minorité musulmane des Rohingyas pourrait dépasser les 1 000 morts, selon la rapporteuse spéciale de l'ONU pour ce pays, Yanghee Lee, vendredi 8 septembre. Cette estimation est deux fois plus importante que celle du gouvernement birman. Les Rohingyas fuient en masse vers le Bangladesh, voisin du nord, où les humanitaires sont débordés.
Le Bangladesh a accueilli des dizaines de milliers de Rohingyas depuis les années 90. La situation s'est ensuite relativement apaisée jusqu'en octobre dernier : suite à une première répression de l'armée birmane, environ 80 000 réfugiés ont traversé la rivière qui sépare les deux pays. Mais, l'arrivée de 165 000 personnes en dix jours est une situation inédite. Cette vague actuelle rend la situation humanitaire difficile à contrôler.
#Bangladesh:“Our teams are seeing streams of people arriving destitute and extremely traumatized" #Rohingya https://t.co/vFEF2ZXaUp
— MSF International (@MSF) 7 septembre 2017
"Désespérés" et "effrayés"
Médecins sans frontières (MSF) a ouvert une deuxième salle d'opérations et déployé deux nouvelles cliniques mobiles pour leur porter assistance. "De mémoire, on n'a jamais vu autant de gens arriver aussi rapidement, assure Pavlo Kolovos, le responsable de l'ONG au Bangladesh. Leurs besoins sont énormes. Ils sont clairement désespérés dans leur fuite et très effrayés."
La situation d'accueil n'était déjà pas soutenable avant, elle le devient encore moins. C'est la définition même d'une telle crise.
Pavlo Kolovos, responsable de MSF au Bangladesh
"Nous devons donc faire quelque chose et cela commence par leur offrir l'assistance humanitaire de base, même s'ils méritent bien plus que cela", indique encore l'humanitaire. Au total, 300 000 Rohingyas s'entassent dans cette bande de terre bangladaise - où à peine un sur dix bénéficie du statut de réfugié- et l'afflux, provoqué par la répression de l'armée birmane, ne semble pas s'estomper.
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