Au moins 16 personnes ont été tuées vendredi dans 2 attentats-suicide dans le nord-ouest du Pakistan
L'un des attentats a dévasté les bureaux des puissants services de renseignements à Peshawar, l'autre a visé un poste de police dans la ville-garnison de Bannu.
Le Pakistan est en proie à une vague d'attentats, perpétrés pour l'essentiel par les kamikazes des talibans liés à Al-Qaïda et qui a fait environ 2.500 morts en un peu plus de deux ans.
Les deux attaques de vendredi sont les quatrième et cinquième attentats-suicide en six jours dans la région. Les talibans avaient promis d'intensifier leurs attaques dans les villes, pour riposter à l'offensive terrestre lancée il y a quatre semaines par l'armée dans leur fief tribal du Waziristan du Sud, dans le nord-ouest.
1er attentat contre Peshawar
En début de matinée, une voiture piégée a partiellement détruit l'immeuble à Peshawar de l'Inter-Services Intelligence (ISI), la puissante agence de renseignements dépendant de l'armée, a constaté un journaliste de l'AFP. "Une voiture est arrivée en sens inverse de la circulation, des membres des forces de l'ordre ont ouvert le feu sur elle et le chauffeur a fait exploser le véhicule", a déclaré un officier des forces de sécurité, sous le couvert de l'anonymat.
"Sept militaires et trois civils ont été tués et 60 personnes blessées", selon un communiqué de l'armée.
2e attentat contre la ville-garnison de Bannu
Peu après, un deuxième attentat-suicide a tué au moins trois policiers dans un poste de police de la ville-garnison de Bannu, plus au nord et non loin des zones tribales où l'armée combat les talibans. "Le kamikaze a précipité son véhicule contre le poste de police", a déclaré le chef de la police de Bannu, Iqbal Marwat.
Des attentats en réponse à l'offensive terrestre
"Les attentats dans les villes font partie de notre stratégie permanente, ils se poursuivront et viseront tous ceux qui nous attaquent", avait menacé dans un entretien téléphonique avec l'AFP le porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) quelques heures avant cet attentat. Le rythme s'est accéléré, les attentats et attaques de commandos-suicide ayant fait plus de 400 morts en un mois.
Le TTP avait d'abord essayé de dissuader l'armée de lancer une vaste offensive terrestre dans son fief tribal du Waziristan du Sud, puis juré de se venger dès son déclenchement le 17 octobre.
Les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan sont devenues le bastion du TTP qui a permis à Al-Qaïda d'y reconstituer ses forces et aux talibans afghans des bases arrières, depuis la chute de leur régime à Kaboul fin 2001. Le TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, avait décrété à l'été 2007, à l'unisson d'Oussama ben Laden, le "jihad" (guerre sainte) à Islamabad, lui reprochant de s'être allié à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". Les militaires ont rencontré, la veille et pour la première fois depuis le début de l'offensive, une forte résistance au Waziristan du Sud, des officiers reconnaissant avoir perdu entre 10 et 15 hommes dans des combats "parfois au corps-à-corps".
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