Au moins 16 personnes, dont un Français, ont été tuées vendredi dans un attentat suicide revendiqué par les talibans
Il y aurait "jusqu'à 9 morts indiens". Un Français, un Italien et des policiers et civils afghans ont aussi été tués dans cette attaque coordonnée de kamikazes talibans qui visaient des résidences hôtelières pour étrangers au centre de Kaboul.
Plus de 32 personnes ont été blessées. Un porte-parole des talibans a revendiqué l'attaque auprès de l'AFP.
Le Français tué dans ces attaques était un cinéaste et réalisateur de documentaires âgé de 66 ans, qui formait des Afghans à son métier, a annoncé un responsable de l'ambassade de France. Séverin Blanchet séjournait régulièrement depuis 2006 à Kaboul pour former des réalisateurs de documentaires dans le cadre de programmes de formation destinés aux cinéastes et réalisateurs afghans, il avait réalisé plus de 20 films avec des Afghans", a expliqué à l'AFP Frédéric Journes, le chargé d'affaires à l'ambassade de France à Kaboul.
Ces programmes entraient dans le cadre de la coopération culturelle entre les gouvernements français et afghan. "Je salue la mémoire de notre compatriote Séverin Blanchet, membre fondateur du centre de formation à la réalisation documentaire Les ateliers Varan tué lors de l'attaque d'aujourd'hui dans le centre de Kaboul", a dit dans un communiqué le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
L'Italien, lui, était un client de l'hôtel Park Residence. Il renseignait les policiers au téléphone sur la position des assaillants quand il a été abattu, selon le chef de la police à Kaboul, le général Rahman. "C'était un homme courageux et il nous a fourni de précieuses informations grâce auxquelles la police a pu évacuer sains et saufs quatre autres Italiens", a-t-il expliqué. Il s'agissait d'un diplomate, selon le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.
A l'aube, un premier kamikaze a fait exploser sa voiture piégée devant l'une de ces résidences, l'Aria, pendant que deux autres, équipés de vestes bourrées d'explosifs, pénétraient dans une autre située juste à côté, le Park Residence, a raconté le chef de la police de Kaboul, le général Abdul Rahman Rahman.
Un client italien dans l'hôtel renseignait les policiers au téléphone sur la position des assaillants quand il a été abattu par l'un d'eux, a poursuivi le général Rahman. Puis, tandis que des clients et du personnel s'échappaient du Residence Park par les fenêtres, les policiers ont pris d'assaut l'immeuble. L'un des kamikazes a fait exploser sa bombe dans une chambre, tuant trois policiers, et le second a résisté un temps avant d'être abattu, a indiqué le général Rahman.
Le vendredi est jour chômé en Afghanistan et le centre ville est très peu fréquenté à l'heure où a eu lieu l'explosion, peu après l'aube.
La "zone verte", le quartier diplomatique et des résidences des personnalités et des étrangers en plein coeur de Kaboul a été bouclée après l'attentat et la police demandait aux habitants de rester chez eux en diffusant des messages en dari et en anglais par des hauts-parleurs.
"Nous revendiquons" l'attaque, a déclaré à l'AFP Zabihullah Mujahed, l'un des porte-paroles des talibans dans un entretien téléphonique avec l'AFP. "Huit de nos combattants ont mené l'attaque, un a fait exploser sa voiture piégée devant un hôtel, deux autres ont également fait détonner leurs bombes, les autres sont toujours sur place", a-t-il assuré.
Malgré la présence de 121.000 soldats des forces internationales, les actions de guérilla et les attentats des talibans déciment de plus en plus de militaires étrangers. Après 520 morts en 2009, de loin l'année la plus meurtrière en huit ans de guerre, près de 100 soldats des forces internationales ont déjà péri en Afghanistan dans les deux premiers mois de 2010.
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