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Attentats au Niger : une vingtaine de morts, Mokhtar Belmokhtar "superviseur"

Une voiture piégée a explosé jeudi matin devant le site d'uranium d'Areva situé à Arlit au Niger. Dans le même temps, un autre attentat suicide s'est déroulé à Agadez, devant un camp militaire. Ces attaques ont fait une vingtaine de morts, et ont été revendiquées par le groupe djihadiste Mujao, en représailles à l'engagement de la France et du Niger au Mali. Le djihadiste Mokhtar Belmokhtar aurait "supervisé" ces attaques.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

" Il y a eu une explosion devant le camp militaire d'Agadez.
L'explosion est due à un véhicule bourré d'explosifs
" , a expliqué le ministre
de la Défense du Niger Mahamadou Karidjo. 

Vingt-trois personnes, dont 18 militaires nigériens, un civil et
quatre kamikazes ont été tuées ce jeudi, dans le nord du Niger. D'après le gouvernement
nigérien, des élèves officiers ont ensuite été retenus en otages par l'un des kamikazes. Mais jeudi soir, le ministre nigérien de la Défense a indiqué que le dernier assaillant avait été maîtrisé et que l'opération était terminée.

Deux attaques coordonnées

Pratiquement simultanément à cette première attaque jeudi, une autre s'est déroulée sur un site d'uranium de la compagnie française Areva. Le site
est situé à Arlit. Là aussi, c'est un 4x4 bourré d'explosifs qui a explosé,
faisant un mort et 14 blessés selon Areva.

Deux attaques coordonnées revendiquées par le groupe djihadiste Mujao. "Nous avons attaqué
la France et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre
la charia
", a expliqué le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. Selon l'agence officielle ANP, les islamistes sont entrés sur le territoire nigérien à partir de la Libye voisine porteurs de ceintures d'explosifs.

Mokhtar Belmokhtar à la manoeuvre ?

Ce serait le djihadiste Mokhtar Belmokhtar qui serait à la manoeuvre dans cette opération, selon un porte-parole du groupe des "Signataires par le Sang", responsable de la prise d'otages géante sur le site gazier d'In Amenas en janvier dernier. La mort de celui qui est surnommé "Le Borgne" avait été annoncée en avril par le président tchadien Idriss Déby, en marge de l'opération militaire au Mali. Mais elle n'avait jamais été confirmée.

Paris condamne "avec la plus grande fermeté" ces attentats

Le président de la République, François Hollande a déclaré que "Paris appuiera tous les efforts" du Niger pour "faire cesser " la prise d'otages. Dans un communiqué, le ministère des Affaires
étrangères français a condamné "avec la plus grande fermeté " ces
attentats. Par ailleurs, Laurent Fabius a assuré aux autorités nigériennes que
la France était prête "à leur apporter toute l'assistance qu'elles
souhaiteraient
".

Areva suspend l'activité dans sa mine d'uranium

En janvier, Paris avait annoncé envoyer des
forces spéciales pour protéger les sites d'exploitation d'uranium d'Areva au
Niger, à Imouraren et Arlit. Areva emploie environ 2.700 salariés au Niger,
dont 98 % sont des Nigériens. Le groupe a suspendu jeudi la production dans sa mine "jusqu'à nouvel ordre ". Cette mine stratégique représente 30% de sa production d'uranium. 

Il s'agit des premiers attentats-suicides dans
l'histoire du pays engagé depuis le début de l'année au Mali voisin contre les
mouvements islamistes. Le Niger a décrété 72 heures de deuil national.

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