Attaque terroriste à Bamako : la prise d'otages est terminée
L'assaut a été donné sur l'hôtel Radisson de Bamako, où des hommes armés retenaient plus d'une centaine d'otages. En milieu d'après-midi, le colonel Salif Traoré, le ministre de la Sécurité intérieure, a assuré lors d'une conférence de presse que les assaillants "n'ont plus actuellement d'otage entre leurs mains, et les forces sont en train de les traquer" . Au moins deux assaillants ont trouvé la mort ; mais on ignore encore le nombre de victimes parmi les otages - une vingtaine, selon les forces de sécurité sur place.
Le Pdt #IBK salue le professionnalisme des forces de défense et de sécurité du Mali et remercie les pays amis pour leur assistance #Radisson
— Presidence Mali (@PresidenceMali) November 20, 2015
Un détachement des forces spéciales françaises est à pied d'oeuvre, selon le ministère de la Défense, à la demande des autorités maliennes. Il est entré dans l'hôtel à la mi-journée.
A la demande des autorités maliennes, j'ai décidé l'envoi d'un détachement français des forces spéciales à #Bamako.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) November 20, 2015
Des forces spéciales américaines sont également déployées, elles aident officiellement à mettre les civils en lieu sûr, "au moins six" selon le commandement militaire américain pour l'Afrique, l'Africom.
Sept Algériens, dont six membres d'une délégation officielle et un cadre d'une entreprise française, ont par ailleurs été exfiltrés. Deux Allemands ont réussi à sortir également. Ainsi que deux employés d'Air France - la compagnie aérienne a annulé tous ses vols pour et au départ de Bamako. 20 Indiens ont été évacués, ainsi que cinq membres d'équipages de Turkish Airlines.
Fusillade ce matin
Selon nos informations, la fusillade a débuté vers 8h30 à l'hôtel Radisson, qui compte environ 200 chambres et accueille des délégations miltaires de plusieurs pays du monde. Selon le groupe hôtelier Radisson, 125 clients et 13 employés étaient retenus en otage. Au moins 80 otages ont été libérés, selon les premiers chiffres donnés par la télévision malienne. Notamment les 12 membres d'un équipage d'Air France, qui ont été mis en sécurité.
Premier bilan
Au moins deux assaillants, peut-être plus, sont entrés dans l'hôtel aux cris de "Allahu Akbar". Selon le journaliste Mouhamadou Touré, présent aux abords de l'hôtel, il y aurait des victimes. Un porte-parole du ministère malien de la Sécurité intérieure précise en effet que trois otages ont été tués.
Les attaquants seraient retranchés au septième étage. Les clients qui sont aux étages inférieurs ont pu en sortir. Bernard Conchon, un autre journaliste sur place, expliquait au début de l'attaque que des explosions et des tirs avaient été entendus.
Cet établissement est essentiellement fréquenté par des étrangers qui viennent travailler au Mali, notamment de nombreux militaires européens. Actuellement s'y trouve une délégation de l'OIF, l'Organisation internationale de la francophonie ainsi que des imams de la région, qui doivent participer à une réunion pour affirmer leur attachement à la paix.
Appel à attaquer les intérêts français
Dans la semaine, un document sonore attribué par les autorités maliennes au chef du groupe touareg islamiste Ansar Dine, Iyag Ag Ghaly, placé sur la liste noire des terroristes par les Américains, a appelé à des attaques contre la France. Pour le moment toutefois, aucune revendication spécifique de l'attaque de Bamako ne circule.
Consignes officielles
Les ressortissants français sont invités à éviter de circuler dans Bamako et à rester chez eux. Les élèves du lycée français et des écoles françaises sont consignés dans leurs établissements et il est demandé aux parents de ne pas venir les chercher. L'institut français de Bamako a été fermé. Assurant au président malien que la France "était disponible pour apporter aux forces de son pays le soutien nécessaire ", François Hollande demande aux Français qui vivent dans les pays jugés sensibles de faire preuve de prudence : "Il ne s'agit pas que la vie s'arrête. (...) Mais il est très important que nous pensions aussi à la sécurité ", dit-il.
Les autorités maliennes demandent à la population d'éviter tout regroupement et déconseillent aux fidèles de se rendre dans les mosquées ce vendredi, de crainte d'autres attentats.
Sur le plan militaire, les forces spéciales françaises basées à Ouagadougou, au Burkina Faso, ont pour leur part été placées en alerte et une cinquantaine de gendarmes d'élite français doivent se rendre à Bamako.
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