Week-end de "guerre civile" à Bangkok
Réactualisé à 21 h
Dernière scène de violence : un hôtel cinq étoiles, devant lequel une barricade a été dressée, attaqué par les "chemises rouges". Pas de victime, mais une centaine de clients obligés de se réfugier dans les sous-sols. Beaucoup sont des photographes, puisque l'hôtel depuis ses étages permet de voir parfaitement la zone d'affrontements.
Dans le quartier central et commercial de Ratchaprasong où sont rassemblés les "chemises rouges", des tas de pneus qui brûlent, des manifestants munis de lance-pierre ou de cocktails molotov, des habitants qui essayent de passer entre les projectile, et tout autour, des panneaux
portant la mention "zone de tirs à balles réelles", placés par l'armée thaïlandaise pour dissuader quiconque de
s'y aventurer.
Selon l'organisation Human Rights Watch, avec ces panneaux, les autorités thaïlandaises se sont engagées sur "une pente dangereuse" : "Pour les soldats, il est facile de penser que zone de tirs à balles
réelles signifie en réalité zone de liberté de tirer, surtout en période
d'escalade de la violence".
Radicalisation
Quatre jours après le début de ces nouveaux affrontements, la situation semble bloquée. Entre les "chemises rouges" qui réclament le retrait des soldats et se disent prêts à négocier avec le pouvoir, à condition de le faire "sous la médiation des Nations-Unies". Et l'armée qui refuse toute proposition, et cherche uniquement à faire plier les manifestants antigouvernementaux. Du coup, chaque camp se radicalise. L'armée promet de durcir encore ses opérations militaires. Et les "rouges" renforcent la défense de leur camp retranché...
La semaine qui débute demain s'annonce donc perturbée. Les transports publics ne fonctionnent qu'en partie. La rentrée scolaire a été reportée d'une semaine. Et les autorités demandent aujourd'hui à la Croix-Rouge de participer à l'évacuation des manifestants qui souhaiteraient quitter la zone d'affrontements...
Cécile Quéguiner avec agences
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