Une ligne électrique à haute tension va relier l'Asie centrale et le Pakistan
Cette infrastructure, d'un coût prévu d’un milliard de dollars, reliera d'ici à 2018 ce pays au Tadjikistan, au Kirghizistan et à l’Afghanistan. L’Afghanistan, qui cherche à développer son propre potentiel d'énergie hydroélectrique, est dans une moindre mesure l’autre bénéficiaire de ce projet.
Le Tadjikistan et la République kirghize ont un surplus d'électricité pendant l'été car ils possèdent d’abondantes ressources hydroélectriques grâce à leurs barrages alimentés par les eaux des montagnes. Ils pourront ainsi fournir 300 mégawatts d'électricité à l'Afghanistan et 1.000 au Pakistan. Le Tadjikistan fournira à lui seul 75% du courant.
Malgré ses promesses de campagne de 2013, Nawaz Sharif, l’actuel Premier ministre pakistanais, n'a pas réussi à régler définitivement la crise énergétique de son pays.
A Karachi, la plus grande ville du Pakistan, la chaleur peut grimper en été jusqu'à 50° entraînant des coupures d’électricité fréquentes. Celles-ci peuvent atteindre jusqu’à 6.000 mégawatts, représentant 40% de la demande des industriels et des particuliers. Avec près de 200 millions d’habitants, le Pakistan consomme trois fois moins d’énergie que la France, pourtant trois fois moins peuplée. Cette pénurie a une répercussion sur la croissance du PIB qui a atteint 4,5% en 2015 au lieu des 7% prévus.
De nombreux prêts
En 2013, le FMI a prêté 6,7 milliards de dollars sur trois ans. En 2015, il a accordé un nouveau prêt de 502 millions de dollars, estimant satisfaisantes les réformes économiques entreprises par le Pakistan, principalement dans le domaine énergétique.
En 2014, la Banque mondiale a octroyé au pays un milliard de dollars de prêts et envisage d’ajouter 11 milliards sur cinq ans. Cette manne financière a permis à Islamabad de lancer de nombreux chantiers. En 2015, la Banque asiatique de développement a offert une aide de 1,2 milliard de dollars dans six secteurs, dont une grande partie pour l’énergie. D’autres partenaires financiers ont contribué aussi à la réalisation de CASA-1000: la Banque européenne d'investissement, le Fonds d'affectation spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan, ou encore la Banque islamique de développement.
CASA-1000 n’est pas le seul projet destiné à relier les réseaux énergétiques de l’Asie centrale vers l’Asie du sud. En décembre 2015 a été lancé TAPI, un immense projet de gazoduc trans-Afghanistan (10 milliards de dollars). Celui-ci doit permettre d’acheminer le gaz naturel du Turkménistan (la cinquième plus grande réserve au monde, 12 % des réserves mondiales) vers le Pakistan et l’Inde via l’Afghanistan.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.