Cet article date de plus de huit ans.

Un humanitaire français emprisonné au Bangladesh

Moussa Ibn Yacoub, membre de l'ONG musulmane Baraka City, a été placé en détention provisoire pour "activités suspectes".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Capture d'écran du site internet de l'association Baraka City, pour laquelle travaille l'humanitaire arrêté au Bangladesh. (BARAKACITY.COM)

Il était au Bangladesh pour venir en aide aux Rohingyas, une minorité musulmane persécutée. Moussa Ibn Yacoub, un Français membre de l'ONG Baraka City, a été placé en détention provisoire samedi 26 décembre. L'association, qui siège à Courcouronnes (Essonne), explique sur son site internet que l'humanitaire a été arrêté mardi pour "activités suspectes", un délit puni de "dix ans d'emprisonnement", selon Samim Bolaky, l'avocat de l'organisation.

"Il venait de visiter des écoles et des orphelinats et a été arrêté à un check-point alors qu'il se dirigeait vers le sud du pays, où se trouvent les camps de Rohingyas", a raconté l'avocat. "Il est détenu dans des conditions catastrophiques, dans des cellules où s'entassent plus de 40 prisonniers", a-t-il ajouté.

Une pétition signée par plus de 130 000 personnes

"Notre ambassade lui apporte la protection consulaire habituelle. Il est actuellement en attente d'être présenté devant la justice", a commenté pour sa part le ministère des Affaires étrangères. Une pétition, lancée jeudi sur le site de l'ONG, avait recueilli plus de 130 000 signatures lundi.

Selon Baraka City, la police accuse leur humanitaire d'"utilisation de fausse identité". Son nom d'usage musulman, Moussa Ibn Yacoub, adopté lors de sa conversion à l'islam, diffère en effet de celui figurant sur ses papiers officiels. Toujours selon l'ONG, il est reproché à Moussa de ne pas s'être déclaré aux autorités. Au Bangladesh, "les Rohingyas sont considérés comme illégaux, ce qui explique l'impossibilité de légaliser notre présence", se défend l'organisation.

Une association proche des salafistes

Fondée par des musulmans au profil salafiste, Baraka City mène des campagnes de dons qui drainent plusieurs millions d'euros. Ses locaux ont été perquisitionnés à plusieurs reprises et ses comptes bancaires plusieurs fois fermés. Mais aucun lien avec des activités terroristes n'a jamais été établi. "L'association et ses dirigeants ne nous posent aucun problème, ils respectent toutes les règles. En revanche, on surveille les personnes mal intentionnées qui pourraient vouloir prendre le pouvoir ou avoir de l'influence sur l'organisation", indiquait il y a deux mois une source policière à l'AFP.

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