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Tirs d'obus nord-coréens sur une île sud coréenne : Séoul riposte

La Corée du Nord a tiré au moins 200 obus, ce matin, sur une île de Corée du Sud, tuant deux soldats et en blessant une dizaine d'autres. Une agression jugée particulièrement violente : Séoul a donc aussitôt placé son armée en état d'alerte maximum et aussitôt répliqué. _ Mais, l'origine de cette altercation reste obscure. Pyongyang a d'abord accusé la Corée du Sud d'avoir ouvert le feu la première. Celle-ci concède désormais avoir procédé à des tirs d'exercice. Mais elle jure avoir tiré dans la direction opposée...
Article rédigé par franceinfo
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Réactualisé à 12h40

Les tirs ont provoqué des scènes de panique. "Des habitants terrifiés ont couru vers les abris les plus proches tandis
que d'autres s'enfuyaient vers le port" témoigne ainsi Woo Soo-Who, 62 ans,
propriétaire d'une maison d'hôtes sur l'île de Yeonpyeong. "Au moins 10 maisons ont brûlé. On nous a donné l'ordre par haut-parleur de
quitter nos maisons" raconte Lee Jong-Sik, un autre habitant de l'île. Au total, plusieurs dizaines de bâtiments seraient en feu, et les incendies échappent à tout contrôle sur l'île, rapporte un témoin.

Les tirs auraient provoqué la mort de deux soldats sud-coréens, selon Séoul, tandis qu'une dizaine d'autres ont été blessés.

L'île, qui compte quelque 1.500 habitants, se situe près de la frontière maritime qui sépare les deux Corée. Frontière que la Corée du Nord se refuse à reconnaître. C'est déjà dans cette zone qu'un croiseur sud-coréen avait été torpillé en début d'année. 46 hommes avaient été tués.

L'armée sud-coréenne a riposté aux tirs d'obus nord-coréens, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense, qui a placé l'armée en état d'alerte maximum. Séoul promet d'ailleurs des représailles en cas de "nouvelles provocations" de la Corée du Nord.

Mais Pyongyang s'est défendu de toute provocation : selon les médias officiels nord-coréens, c'est la Corée du Sud qui a tiré la première. "En dépit de nos avertissement répétés, la Corée du Sud a
tiré des dizaines d'obus à partir de 13h00 (...) et nous avons
immédiatement pris une initiative militaire forte" indique
l'agence de presse officielle KCNA.

Séoul enfin reconnaît avoir procédé ce matin à des exercices de tirs, dans le secteur où les échanges d'artillerie ont eu lieu. Mais elle soutient qu'il s'agissait là de "manœuvres habituelles" et que "les tirs étaient dirigés vers l'Ouest, pas vers le Nord", selon un porte-parole militaire sud-coréen.

Révélation d'un programme d'enrichissement d'uranium

Ces tirs interviennent alors que l'existence d'un programme d'enrichissement
d'uranium en Corée du Nord a été révélée par un scientifique américain,
accroissant la tension et l'inquiétude des Etats-Unis et de leurs alliés.

Pour la Chine, cet incident prouve qu'il est "impératif" de relancer le processus de négociation à Six sur le programme nucléaire nord-coréen.

Le Premier ministre japonais Naoto
Kan a demandé pour sa part à ses ministres de se préparer à "toute
éventualité".

L'Union Européenne et la Maison Blanche condamnent "fermement" le bombardement nord-coréen.

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