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Thaïlande : 60.000 manifestants réclament le départ du Premier ministre

60.000 opposants au gouvernement thaïlandais ont manifesté samedi dans un quartier touristique de Bangkok. C’est une nouvelle étape dans l’épreuve de force qui oppose les "chemises rouges" au Premier ministre Abhisit Vejjajiva depuis maintenant trois semaines.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS/Sukree Sukplang)

Ils étaient près de 60.000 à réclamer ce matin à Bangkok des élections anticipées. Ce nouveau défilé des "chemises rouges" s'est déroulé sous les yeux des touristes étrangers, dans un quartier regroupant des hôtels de luxe, des centres commerciaux et le célèbre sanctuaire d’Erawan.

Les touristes se sont montrés surpris, mais pas apeurés : «Je comprends ce qu'ils font. Je n'ai pas peur parce que je viens chaque année», expliquait par exemple un visiteur allemand. «Je ne pense pas que
beaucoup de touristes vont aimer ça en arrivant à Bangkok», estimait par contre une touriste venue de Singapour.

Six centres commerciaux, envahis par des participants au cortège, ont dû fermer leurs portes. Des rassemblements ont également été organisés devant les stations de radio Channel 11 et Radio Thailand, accusées de prendre parti en faveur du gouvernement.

La chaleur écrasante n'a pas démobilisé ces partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, en exil depuis un coup d'Etat militaire mené en 2006. En défilant devant des touristes, les « chemises rouges » mettent une pression supplémentaire sur le gouvernement : l’industrie touristique thaïlandaise a défilé vendredi pour demander la fin de cette crise politique, qui décourage selon elle les visiteurs étrangers. Ce secteur emploie deux millions de personnes et représente 6% du PIB national.

Pas de trève depuis 2006

Il y a deux semaines, les opposants au Premier ministre avaient déjà démontré leur détermination en versant plusieurs centaines de litres de sang devant le siège du gouvernement.

Ces «chemises rouges» accusent Vejjajiva de préserver les intérêts des élites traditionnelles de la société thaïlandaise, alors que Thaksin Shinawatra affichait sa préoccupation pour le niveau de vie de la population rurale.

Le Premier ministre ne se résoudrait pour l’instant qu’à une démission en fin d’année, ce qui le laisserait au pouvoir encore neuf mois. Ni le délai évoqué, ni la démission du seul Premier ministre ne sont au goût des opposants. «La dissolution est l'issue politique à la crise la plus adaptée, car c'est
une solution sans violence et qui n'avantage ni ne désavantage personne» , estime l’un des leaders du mouvement.

Cette opposition entre chemises « rouges » et chemises « jaunes » – favorables au gouvernement – ne connaît pas de trève depuis 2006. L’année dernière, des manifestations avaient dégénéré en de violents affrontements, faisant deux morts et plus de 120 blessés.

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