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Suu Kyi en pleurs salue des moines manifestant à Rangoun

Article rédigé par franceinfo
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L'opposante birmane Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis plus de quatre ans, est sortie samedi en pleurs de sa maison à Rangoun pour saluer des moines qui manifestaient contre la junte militaire, selon des témoins.

Généralement, des forces de sécurité bloquent l'avenue où est située la résidence de Mme Suu Kyi mais, samedi, fait exceptionnel, un millier de moines ont pu passer devant sa maison, ont indiqué des témoins.

Aung San Suu Kyi, 62 ans, est alors sortie, en compagnie de deux femmes, et s'est mise à pleurer en saluant les bonzes parmi lesquels certains ont également éclaté en sanglots, ont précisé ces sources.

Alors qu'il pleuvait, les moines sont restés devant la résidence de l'oppposante pendant une quinzaine de minutes, récitant notamment la prière suivante: "Faisons en sorte d'être totalement libérés de tout danger, de toute douleur, de la pauvreté et que la paix soit dans nos coeurs et dans nos esprits".

Environ 20 policiers en uniforme avaient auparavant levé les barrières bloquant l'avenue. Ils n'ont pas cherché à interrompre la procession religieuse, ont précisé des témoins.

Dès que les bonzes sont repartis, les forces de sécurité ont de nouveau bloqué l'avenue.

Mme Suu Kyi était sortie de sa résidence la dernière fois en novembre 2006. La junte l'avait alors autorisée à rencontrer pendant une heure un envoyé spécial des Nations unies, Ibrahim Gambari.

Aung San Suu Kyi est confinée chez elle depuis plus de quatre ans. Son ordre d'assignation à résidence a été prorogé d'un an en mai dernier.

Prix Nobel de la Paix en 1991, elle a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années. Sa dernière arrestation remonte à mai 2003.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti qu'elle a cofondé en 1988, avait largement remporté des élections législatives en 1990, mais les résultats avaient été rejetés par les généraux au pouvoir.

Depuis le début de la semaine, de jeunes moines sont à l'avant-garde du mouvement de protestation déclenché le 19 août contre la junte après l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun, qui affecte durement la population de ce pays pauvre d'Asie du Sud-Est.

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