Sri Lanka : chute de la dernière ville tenue par les rebelles
Avec la chute de leur dernier bastion urbain, cité portuaire stratégique dont ils s'étaient emparés en 1996 au prix de lourds combats ayant fait un millier de mors dans les rangs gouvernementaux, les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) se retrouvent acculés dans un dernier réduit, l'étroite zone de jungle tropicale qu'ils contrôlent encore, sans plus d'ouverture sur l'extérieur.
A Colombo, des explosions de joie ont marqué l'annonce du chef des armées, le général Sarath Fonseka, entre concert de klaxons et pétards. Décrétant terminée à près de 95% la guerre civile vieille de 25 ans, le général a cependant appelé de nouvelles recrues à rejoindre les rangs de l'armée pour se débarasser définitivement de la rébellion tamoule.
Mais selon les observateurs, l'armée a encore de durs combats devant elle pour se défaire définitivement des séparatistes, repliés dans la jungle avec des centaines de milliers de déplacés, qu'on les accuse d'utiliser comme boucliers humains. Aucun responsable des Tigres n'a pu commenter cette annonce, les communications avec la zone de guerre du nord ayant été coupées. Et comme la zone est interdite à la presse, les informations de l'armée sont impossibles à vérifier de manière indépendante.
Les forces gouvernementales, qui avaient relancé une offensive de grande ampleur contre la rébellion tamoule il y a plusieurs mois, s'étaient emparées il y a trois semaines du principal fief des séparatistes, Kilinochchi. La chute de cette ville, leur capitale de fait, avait porté un coup très dur aux Tigres tamouls en lutte armée depuis 1983 pour la création d'un Etat indépendant dans le nord-est de l'île, après des décennies de marginalisation par les gouvernements contrôlés par la majorité cinghalaise. Le conflit a fait au moins 70.000 morts en un quart de siècle.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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